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Vignobles Aubert

17/05/2019
Dynastie Aubert : « Nous ne sommes qu’au début de l’histoire… »

A l’heure où les vignobles du Bordelais attirent de grands investisseurs, les familles font figure de survivants. Mais porter le nom d’Aubert, entreprise familiale qui compte pas moins de 6 propriétés toutes Rive Droite, et dont les racines remontent au XVIIIème siècle, n’est pas une garantie. Il faut faire ses preuves. Comment prend-on la relève quand on s’appelle Yohan Aubert ?
 

Paolo Basso et Yohan Aubert

Vous êtes vignerons de père en fils depuis 8 générations à Saint-Emilion,
est-ce un choix ? Une obligation ?

C’est surtout une continuité évidente. A 8 ans, j’accompagnais mon père, on prenait Air Inter pour aller vendre nos bouteilles à Rungis. J’aimais ça. Rapidement, on comprend cette notion de passage, de temps, d’histoire à construire, d’héritage à valoriser. Aujourd’hui, nous sommes deux générations aux commandes des vignobles Aubert. Alain, Jean-Claude et Daniel sont les patriarches qui travaillent depuis des années pour parfaire les vins du domaine et nous sommes 3 avec mes cousines Vanessa, Héloïse à y travailler désormais, chacun sur des propriétés et des secteurs commerciaux différents. On travaille en osmose, nous parlons beaucoup. Mais nous ne sommes qu’au début de l’histoire… Nous avons déjà développé des projets, comme la cuvée Héritage de la Couspaude, une marque que nous avons créée en 2014.


En quelques chiffres, que représentent les vignobles Aubert ?
La quasi-totalité des vignobles Aubert se situent sur la rive droite de la Garonne. Aujourd’hui, nous avons 6 domaines qui s’étendent sur six aires d’appellation : Lalande de Pomerol, Montagne Saint-Émilion, Côtes de Castillon, Saint-Émilion Grand Cru, Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Le tout représente 225 hectares pour environ 1 million et demi de bouteilles par an sous 16 étiquettes différentes sans compter La Couspaude. Nous avons aujourd’hui une gamme assez large et du volume, ce qui nous permet d’offrir des vins avec un bon rapport qualité-prix. Nous avons également développé du réceptif à La Couspaude, nous pouvons accueillir des séminaires, des événements comme les Primeurs.


Parlez-nous d’Héritage de La Couspaude, c’est un projet original…
Il ne s’agit pas d’un second vin de La Couspaude mais d’une marque créée en 2015 dont les raisins sont issus de nos différentes appellations. C’est un vin positionné sur le haut de gamme avec des sélections parcellaires de nos domaines. Les méthodes de culture et de vinification appliquées sont les mêmes qu’à La Couspaude, tout en étant sur des prix plus abordables.


Château La Couspaude est la pierre angulaire de l’ensemble des domaines,
quels sont les projets ?

Dans son historique, le Château La Couspaude avait perdu son titre de Cru Classé en 1986, toute une série de mesures avait été prises, notamment l’embauche de Michel Rolland. Le château avait alors retrouvé son titre dès le classement de 1996 puis l’a conservé. C’est un clos, aux portes du village, sur un plateau calcaire de 7 hectares d’un seul tenant. On travaille les sols au cheval pour ne pas tasser les sols. Les vinifications se font en barrique intégrale avec ensuite un élevage de 18 mois en fût. Le domaine, à l’entrée de Saint-Emilion, est magnifique, avec sa chartreuse du XVIIIème siècle, ses caves souterraines creusées dans la pierre et sa salle de réception. Aujourd’hui, notre ambition est de hisser notre fleuron au rang de Premier Grand Cru Classé. Il le mérite !

Bénédicte Chapard

 

www.aubert-vignobles.com