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Château de La Dauphine

Virage biodynamique et œnotouristique à la Dauphine

La Dauphine a changé de main en 2015, racheté par la famille Labrune, actionnaire majoritaire du groupe Cegedim, mais garde le cap et les valeurs de son prédécesseur. Certifié en agriculture biologique puis en en biodynamie, l’exploitation fronsadaise de 53 hectares, dont le but est de devenir l’un des leaders de l’appellation, a également franchi une étape supplémentaire en développant une offre œnotouristique audacieuse.

Paolo Basso et Marion Marker


Achevé en 1750, le château doit son nom à la Dauphine de France et mère de Louis XVI, Marie-Josèphe de Saxe, qui y a séjourné peu après sa construction. Celle ci pourrait s’émerveiller encore aujourd’hui de la beauté silencieuse des lieux et se réjouir de l’empreinte féminine que son passage a laissé. Car ici, sur 19 salariés, la majorité sont des femmes, que ce soit à la direction, au développement touristique ou manœuvrant des tracteurs ! Est ce pour autant que La Dauphine produit un vin féminin ? Ce qui est certain, c’est qu’elle adoucit l’appellation, encore marquée par une réputation très virile de tanins solides.

Le chai avec son cuvier circulaire à gestion gravitaire et son bras armé qui tourne comme une horloge atteste de cette volonté de respect du raisin (90 % de Merlot, 10 % de Cabernet Franc) et de l’expression de ses arômes : « D’importants investissements ont été réalisés au début de années 2000. Avec l’aide de Bernard Mazières, il a été conçu un outil de vinification à la pointe de la technologie. La famille Labrune continue d’investir pour porter La Dauphine à la hauteur de ses ambitions, » explique Marion Merker, en charge de l’œnotourisme.

A regarder la vigne, on comprend également rapidement les subtilités de la philosophie souhaitée : plantation de céréales entre les vignes afin que leurs racines aèrent le sol, ruches dans le parc, nid pour chauve-souris… A la Dauphine, la vie a repris ses droits. Ici, on observe, on anticipe, on pulvérise camomille, prêle ou encore ortie contre les nuisibles, aux jours fixés par le calendrier lunaire. Mêmes attentions dans le chai : du parcellaire bien sûr où Michel Rolland prodigue ses conseils pour les assemblages, mais aussi des essais de vieillissement en amphore de grès et en cuves béton en forme de tulipe.

S’il faut de la ténacité pour imposer une viticulture biologique et biodynamique, la Dauphine a adopté les mêmes qualités pour inventer un œnotourisme ludique et passionnant. Audace trois fois récompensée d’un prix Best of d’Or : « Architecture & Paysage » en 2014, « Restauration » en 2016 et « Valorisation des Pratiques Environnementales » en 2018. Ici, les visites et les ateliers varient en fonction des saisons. On peut faire des visites classiques et atelier d'olfaction avec le jeu le Nez du Vin, des visites nature où l’on découvre le travail de la vigne, le rucher, l'atelier biodynamie, l'aquaponie, le potager en permaculture et le jardin des arômes pour finir par une dégustation de 3 vins dans un cocon végétalisé au cœur du parc, on peut déjeuner autour de la piscine, pique-niquer dans les vignes ou faire des repas plus raffinés. Le Château loue également des salles, à la fois pour des événements privés comme des mariages ou bien des séminaires professionnels. 4 000 visiteurs ont été accueillis l’année dernière, principalement anglophones, à qui sont réservés 10 % de la production. La Dauphine produit 200 000 cols sur deux cuvées, Château de la Dauphine et le second vin nommé Delphis de la Dauphine qui signifie dauphin en grec. Vendu sur la Place de Bordeaux, le premier vin est aujourd'hui l'une des étiquettes incontournables des foires aux vins mais est également distribué en Asie et sur le marché américain.

Bénédicte Chapard

 

 

www.chateau-dauphine.com