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Olivier Bompas met son expérience de sommelier au service du magazine Le Point

01/16
Sommellerie

Sommellerie Languedoc-Roussillon

Olivier Bompas

met son expérience de sommelier
au service du magazine Le Point


Au rythme de quelques rencontres déterminantes, le professionnel nîmois a pris différents virages. Il n'en regrette aucun au moment de quitter la présidence de l'association des sommeliers du Languedoc-Roussillon – Vallée du Rhône Sud afin de se consacrer à sa nouvelle vie, celle de journaliste.

En janvier prochain, cinq ans après son élection à la présidence de l'association des sommeliers du Languedoc-Roussillon – Vallée du Rhône Sud, Olivier Bompas ne sollicitera pas un nouveau mandat. «Ce ne serait pas logique de vouloir continuer, la place de président doit revenir à quelqu'un de légitime en termes de sommellerie», explique ce Nîmois de 49 ans. S'il prend ce recul, sans pour autant avoir l'intention de quitter l'UDSF, c'est que la vie lui a proposé de négocier un virage décisif, il y a quelques mois. Le deuxième de son existence professionnelle...
Un bac littéraire en poche, ce passionné de cuisine a rejoint l'école hôtelière de Thonon-les-Bains où il a décroché un BTS restauration avant de mettre la cap sur Londres. «Pour les frères Roux, j'assurais le service dans les salons privés d'une banque d'affaires...». 18 mois plus tard, il retrouve Nîmes. Au moment même où Patrick Pagès, président régional des sommeliers et chef étoilé en Lozère, structure une équipe en vue d'un grand projet qui doit se conclure par son installation au Cheval Blanc, face aux arènes. «Je souhaitais travailler en cuisine et lui avait besoin d'un sommelier. Pendant deux mois, en Lozère, il m'a mis des bouquins plein les mains et donné la clé de sa cave. Je pouvais ouvrir les bouteilles que je voulais, à condition qu'on les déguste ensemble!»

Paris, l'Espace Hérault et l'UDSF

Au terme de cette étrange période d'essai, le projet nîmois sentant le roussi, Patrick Pagès a proposé à son jeune élève de rejoindre Paris et l'Espace Hérault dont il avait pris la concession. «Je suis parti pour un remplacement de trois mois et j'y suis resté dix ans... Dix années extraordinaires au cours desquelles Patrick n'a cessé de m'aider à progresser et m'a ouvert des portes.»
Notamment celle de l'UDSF. «J'ai rencontré Jean Frambourt, participé aux dégustations du jeudi avec Philippe Faure-Brac, Olivier Poussier, Gérard Margeon ou encore Jean-Michel Deluc et tous les autres. Je suis toujours reconnais­sant à ces grands sommeliers de m'avoir accueilli dans leurs sérail alors que rien ne me prédestinait à les rejoindre.» Olivier Bompas sera si bien intégré au sein de l'ASP qu'il en deviendra le trésorier avec Jean-Luc Jamrozik, l'actuel président, pour l'épauler.
«Quant à l'Espace Hérault, c'était la véritable ambassade des vins du Languedoc-Roussillon. Les plus grands vignerons d'aujourd'hui de cette région ont bénéficié des opérations de promotion organisées sur place. Nous avons vraiment participé au renouveau de ce vignoble par la communication et l'image.»


Olivier Bompas a découvert l'UDSF au côté de Jean Frambourt, alors président national.





De Gault Millau à la rédaction du Point

A Paris, il croisera la route de Jacques Dupont et Pierre Crisol. «Ils venaient découvrir de nouveaux vignerons chez nous et un jour, ils m'ont embarqué au sein de leur comité de dégustation pour Gault Millau. J'ai commencé en rédigeant de petits compte-rendus puis j'ai travaillé sur des accords mets et vins et j'ai même eu une chronique sur le cigare. Au décès de Pierre Crisol, Jacques a fait de plus en plus appel à moi. Ensemble nous avons signé 7 Spécial Vin pour Gault Millau et aujourd'hui nous en sommes à une quinzaine pour Le Point.»
Ce travail de chroniqueur, Olivier Bompas l'a poursuivi lorsqu'il a retrouvé Nîmes en 2000. Formateur à l'Université du vin de Suze-la-Rousse, expert en vin pour la salle des ventes d'Avignon, intervenant dans les établis­se­ments de formation pour les vins du Languedoc, il a aussi élargi le champ de ses chroniques. «Pendants 5 ans j'ai signé tous les accords mets-vin du magazine Régal. Mais c'est surtout Le Point qui a pris une place sans cesse plus importante dans ma vie. Le développement du site internet consacré au vin m'a obligé à faire un choix en décembre dernier. Et ma vie est désormais tournée vers la seule activité de journaliste. Mais je reste sommelier, un pro­fessionnel au parcours atypique. J'ai côtoyé les plus grands sans jamais travailler dans un palace et si certaines bases pouvaient me manquer, j'ai toujours exercé ce métier avec passion. Aujourd'hui, sans avoir suivi d'études de journalisme, je me sens à l'aise dans ce métier. La culture du sommelier ajoutée à une certaine aptitude à écrire rend les choses plus faciles.»
Deux atouts qui ont également convaincu les éditions Hachette. Pour eux, il a travaillé sur des guides pratiques, toujours dans le domaine des accords mets-vin. Normal pour quelqu'un qui s'est retrouvé sommelier alors même qu'il se rêvait cuisinier.
Jean Bernard