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Arvid Rosengren

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du hasard à la passion

Âgé de 28 ans, Arvid Rosengren est donc le nouveau Meilleur Sommelier d’Europe. Pourtant, il n’a pas suivi un cursus traditionnel pour se retrouver ainsi au sommet…
 

Arvid Rosengren

En fait, sans un hasard de la vie, il serait logiquement devenu ingénieur en nanotechnologie! «Mais j’avais un ami qui travaillait dans une boutique de vin et, l’année de mes vingt ans, il m’a trouvé un job d’été chez lui. J’y étais si bien que j’ai décidé de faire une pause dans mes études et j’ai prolongé mon séjour chez ce caviste.»

À l’issue de cette expérience, le jeune Suédois tourne définitivement le dos aux études scientifiques. «J’ai rejoint une école hôtelière et travaillé dans de très bons restaurants pour accumuler de l’expérience. En 2008, j’ai obtenu mon diplôme et trouvé mon premier poste de sommelier au restaurant Le Rouge, à Stockholm, où Sören Polonius, mon coach, était le directeur des vins ».

La même année, il participe au concours du Meilleur Sommelier de Suède et prend la deuxième place.

Arvid Rosengren

Épanouissement à Copenhague

Il change alors d’horizon, met le cap au Sud et s’installe à Copenhague, la capitale danoise. Arvid poursuit sa progression, toujours au sein de tables étoilées. «Mais la crise a compliqué les choses et j’ai changé de catégorie de restaurant. J’ai rejoint Modern American SteakHouse (MASH), spécialisé dans la viande. Je m’y suis aussitôt senti bien. Je vendais et je goûtais beaucoup de vins et j’ai occupé ce poste pendant quatre ans. Les choses ont alors évolué et mon rôle est différent. Cette société compte aujourd’hui huit restaurants, je suis désormais leur directeur des vins. Je supervise les achats, les ventes et le recrutement des sommeliers pour tous les établissements.»

Il s’épanouit donc professionnellement mais a contracté aussi le virus des concours. En 2009, il devient ainsi Meilleur Sommelier des Pays nordiques puis, début 2010 remporte le titre national en Suède.

La première finale est la bonne

«À partir de là, j’étais totalement “accro”. Les concours m’avaient donné un réel statut et cela me motivait pour m’améliorer encore et encore. J’ai donc disputé le concours Europe à Strasbourg, où j’ai atteint la demi-finale. Juste après, la Suède a organisé la sélection de son candidat pour le mondial japonais. J’ai gagné et j’ai su comment occuper les deux années suivantes!»

Arvid Rosengren a alors organisé sa préparation avec son coach et une équipe d’amis. Il a voyagé, beaucoup dégusté, «plusieurs milliers de vins chaque année», et il est aussi revenu en salle pour travailler le service.

«En avril 2013, j’ai rejoint Tokyo en sentant que j’étais bien préparé et en voulant montrer au monde que je pouvais le faire. Je n’ai pourtant pas atteint la finale mais j’étais fier de ma performance. Cependant, j’ai décidé que le concours Europe, à Sanremo, serait le dernier… mais qu’en cas de victoire, je continuerai jusqu’au prochain Mondial.»

Sa première finale a donc été la bonne! Et le Scandinave y a visiblement pris goût. «Mon objectif, maintenant, est d’en savoir encore plus sur le vin, de voyager davantage, renforcer la communication, peut-être enseigner, écrire, accumuler les lectures et déguster. Et, bien sûr, je vais aussi me préparer dur pour gagner le titre mondial en 2016...»

Jean Bernard