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Champagne J de Telmont

06/12/2016
Verticale en « OR »

Ne cherchez pas le prénom qui se cache derrière le « J » de « J de Telmont », il n’y en a pas… Car ce nom n’est pas celui de la famille. La paternité en revient à André Lhopital, fils du fondateur Henri.
 

A. Rosengren, P. Faure-Brac, P. Basso et B. Lhopital

Jugeant le patronyme familial peu adapté à la commercialisation de grands vins, et comprenant, avant l’heure, l’importance de « l’identité de marque »,  André décida de créer sa propre marque. A partir du nom d’une parcelle, « les Beaumonts », il lui fallut près de trois ans et beaucoup d’adaptations pour obtenir la validation du CIVC et parvenir à sa marque actuelle « J de Telmont »… Aujourd’hui ce sont ses petits-enfants, Bertrand et Pascale Lhopital qui, après son fils Serge, dirigent le domaine sis à Damery, au cœur de la Vallée de la Marne.

Pour la venue de Philippe Faure-Brac, Paolo Basso et Arvid Rosengren, Meilleurs Sommeliers du Monde respectivement en 1992, 2010 et 2013, Bertrand a préparé une dégustation un peu spéciale : une verticale de la cuvée « O. R. 1735 » en millésimes 2004, 2001, et 2000 ainsi qu’une cuvée Grand Couronnement 1998.

La cuvée « O.R.  1735 » pour « ordonnance royale » en rapport avec le décret de 1735 autorisant la mise en bouteille du vin, et donc du Champagne, est la cuvée prestige de la maison. C’est un grand cru 100 % Chardonnay vinifié en cuve inox et en fût, tiré en bouchon liège avec un vieillissement de 10 ans minimum et un dosage de 4,5 grammes.

Philippe Faure Brac apprécie « les notes de pain grillé du 2004, même si elles ont tendance à se dissiper à l’évolution et si le vin présente un côté boisé, un peu trop prononcé ». Il souligne « l’équilibre et la longueur du 2001 ainsi que sa belle rondeur et un côté toasté, sans doute dû à sa vinification en fût. Ce vin possède un bel équilibre et sa texture de bouche est très homogène avec une finale sur des notes de raisins de Corinthe. » Le 2000 se dissocie, quelque peu. Par contre le Grand Couronnement 1998, cuvée également Blanc de Blancs, le ravit. « C’est un vin très classique, dit-il, fruité, élégant, brioché, rassurant avec une bonne harmonie en bouche,  une jolie longueur, et de la fraîcheur. »

Pour Paolo Basso le « O.R. 1735 en millésime 2001 est un vin raffiné et complexe, avec une belle maturité, des notes d’épices et de sous-bois, un très beau nez, de classe, et en bouche de la rondeur et de la souplesse, un côté savoureux et salin, avec une finale délicate, tout en finesse, donc un vin séduisant. »

Son coup de cœur toutefois va également  au Grand Couronnement 1998 dont il apprécie le « nez plus axé sur les levures et le poivre vert et les notes de suie, ainsi que sa complexité et sa tension en bouche avec une belle minéralité et une finale délicate, donc un produit d’excellence ».

Arvid Rosengren préfère le 2004 aux deux autres millésimes. « C’est un Champagne meilleur que les deux autres, très équilibré, et qui peut aller loin ». Mais le 2001 le touche aussi : « J’aime les arômes du 2001, il me fait penser aux grands vins blancs de Bourgogne, il est délicieux mais il vaut mieux ne pas le garder en cave et le boire maintenant », dit-il. « Le 2000 a toujours de la tenue, mais le 2001 possède cette touche de fraîcheur supplémentaire qui le rend plus appréciable. »

Pour parachever la dégustation, Bertrand propose de « sortir des sentiers battus ». Il offre à la dégustation un Blanc de Blancs 2010 (non revendiqué) non soufré et produit en biodynamie. Le vin est  « déroutant » reconnaît-il. Mais 2010 fut difficile et septembre ne se mit jamais vraiment au beau. « La biodynamie nous oblige à réapprendre notre œnologie. Nous travaillons hors école, en retrouvant le bon sens paysan ».

Gérald Olivier

 

www.champagne-de-telmont.com