Je m'identifie

La Bourgogne

23/09/2022

Les Climats de Bourgogne prennent la route du sud

A l’occasion de la 10e édition du festival Le Mois des Climats, organisé par l'Association des Climats du vignoble de Bourgogne et la mission Tourisme du Département de Saône-et-Loire, les visiteurs étaient conviés à trois conférences-dégustations autour de vins monastiques de la Côte chalonnaise. L’une d’elle s’est tenue au domaine du Cellier aux Moines (Givry).
 

Clos, abbayes et terroirs… Un fameux triptyque historique qui a mené les Climats du vignoble de Bourgogne à être inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO en juillet 2015. La zone classée concerne plus particulièrement la Côte de Beaune et la Côte de Nuits, mais ce modèle de viticulture de terroir s’exprime aussi avec force en Côte chalonnaise, quelques kilomètres plus au sud. Le Clos du Cellier aux Moines, à Givry, en constitue l’un des plus éloquents exemples. Il a été fondé vers 1130 par les moines cisterciens de l'abbaye de la Ferté, première fille de l'abbaye de Citeaux. Quelques centaines de millésimes plus tard, l’ancien cellier domine toujours sobrement mais puissamment le coteau nord de l’appellation. Dont les cinq hectares d’un seul tenant du Clos historique, encore exploités par le domaine. Les vins sont aujourd’hui vinifiés quelques centaines de mètres plus loin dans une cuverie moderne où le style architectural s’inscrit en droite ligne de la fameuse austérité et efficacité cistercienne. 

Le domaine du Cellier aux Moines de Givry a ouvert exceptionnellement ses portes au public, le 16 juin dernier, à l’occasion du festival Le Mois des Climats. La conférence était accompagnée d’une dégustation de trois vins cisterciens de la Côte chalonnaise : un Rully blanc 2018 du Climat Maizières du Domaine Dureuil-Janthial, un Givry premier cru Servoisine 2015 du Domaine de la Ferté et bien-sûr le premier cru Clos du Cellier aux Moines, millésime 2019. Des vins commentés par Raoul Salama, journaliste œnogastronomique.

Philippe Pascal, propriétaire du domaine du Cellier aux Moines, a retracé l’histoire et l’évolution de ce symbole de l’héritage monastique du vignoble de Saône-et-Loire : de sa fondation, au XIIe siècle donc, jusqu’à la certification bio obtenue en 2020. Le Climat est de nos jours encore entouré de murs et dispose d’une exposition plein sud. Les vignes sont installées à mi-coteau et dans la partie supérieure de la colline, là-même où le cellier monastique a été bâti. Abrités des vents du nord mais bien ventilés, les raisins atteignent de belles maturités. La géologie argilo-calcaire des grands vignobles bourguignons est ici de mise : la terre assez profonde dans la partie haute du clos (50 à 70 cm) et s’épaissit tout en restant légèrement caillouteux en descendant. Depuis 2006, un travail parcellaire rigoureux a été mené par la famille Pascal et un programme de replantations a été engagé dès 2008. Des sélections de pinots très fins ont été choisies pour leur parfaite adéquation avec le sol et le sous-sol. Côté cave, Philippe Pascal aime à rappeler un leitmotiv cistercien : « simplex natura ». La nature a simplement besoin d’être accompagnée pour donner toute la mesure de son génie créateur.

Cette soirée a été l’occasion d’une belle (re)découverte d’un joyau de la côte Chalonnaise. Entamé à l’abbaye de Cluny, ce cycle de conférence s’est achevé à l’abbaye Saint-Philibert de Tournus offrant trois rendez-vous mémorables.

Laurent Gotti

En savoir + www.route71.fr

 

——————————————————————————————————————————————————————————

 

Monthélie : la pépite de la Côte de Beaune

Blotti sur les hauteurs de la Côte de Beaune, Monthélie est l’un des plus pittoresque village de Bourgogne. Avec seulement 140 hectares, c’est aussi l’une des plus petites appellations de Côte d’Or. Pas assez grande pour rivaliser en notoriété avec ses voisines Volnay et Meursault, ses vins encore trop méconnus figurent parmi les meilleurs rapports qualité-prix de la région. Essentiellement rouges, les monthélies se distinguent par leur finesse sans pour autant manquer de structure.

« Ils sont à l’équilibre entre les deux, avec une certaine élégance mais aussi une texture tannique présente », complète Cataldina Lippo à la tête du domaine Douhairet-Porcheret. Les premiers crus, en provenance de deux secteurs distincts, offrent ainsi des visages assez diversifiés. Les uns situés dans le prolongement direct de Volnay, avec pour Climat emblématique Les Champs Fuillots, s’inscrivent dans les pas de son célèbre voisin. Les autres, installés sur les pentes plus fraîches de la Combe Danay (Les Duresses, Les Cloux) sont généralement plus charpentés.
 

Le village de Monthélie

Le chardonnay a gagné du terrain à Monthélie ces dernières années. Les blancs représentent 30 % de l’appellation aujourd’hui (une quarantaine d’hectares) et surprennent bien souvent les amateurs de la Côte de Beaune. Ils cousinent avec Meursault, évoquant des nuances vanillées, de fleurs blanches (aubépine). Leurs textures en bouche offrent des saveurs moelleuses relevées par une fraîche acidité qui signe les grands vins blancs.

Cerise sur le gâteau, la jeune génération de vignerons dynamise l’appellation et organise une dégustation à Paris cet automne.

Laurent Gotti / Photo : Bureau interprofessionel des vins de Bourgogne

 

——————————————————————————————————————————————————————————

 

Cave de Prestige des vins de Bourgogne

La Cave de Prestige de l’interprofession des vins de Bourgogne est devenue une véritable référence au cours de ses 50 ans d’existence. Son niveau d’exigence est très élevé : pour 831 échantillons présentés, seuls 17 % ont obtenu le précieux sésame, après le passage de 3 jurys. 

Chaque fois que le BIVB organise des formations ou événements en France ou à l’étranger, les vins de la Cave de Prestige sont servis. Autant d’occasions de mettre en valeur les vins sélectionnés, présentés sous leur l’étiquette, mais portant le macaron officiel de la sélection.
 

François Labet, président du BIVB : « Malgré le manque de disponibilité des vins, nous sommes fiers de pouvoir proposer une très belle sélection 2022 ! En effet, contrairement aux années précédentes, nous avons reçu beaucoup moins d’échantillons. 831 cuvées ont été dégustées contre 1 580 l’an passé. Cette baisse de 47 % symbolise à elle seule l’année paradoxale que nous traversons.  Alors que nous avons produit, en 2021, notre plus petit millésime depuis presque 40 ans, nous n’avons jamais vendu autant de vin ».

43 nouvelles entreprises sont distinguées pour la toute première fois ou reviennent dans la sélection après une ou plusieurs années d’absence. Cette année est aussi une grande première pour l’appellation Pouilly-Fuissé Premier Cru qui fait son entrée dans la Cave avec le millésime 2020, à l’honneur dans cette sélection avec un peu plus de la moitié des vins distingués. Un millésime aux conditions particulières qui ont engendré des équilibres inédits et assez uniques.

Photo : Bureau Interprofessionel des Vins de Bourgogne

Retrouvez les vins primés sur : www.vins-bourgogne.fr