Basée à Meursault, et vendue en 2012 par son fondateur, la maison Vincent Girardin a réussi à reconstituer, en quelques années seulement, un domaine implanté dans les plus beaux terroirs. Ceux de la Côte de Beaune en particulier. Des vignes que le vigneron Eric Germain sait remarquablement mettre en valeur.
Agrandir et asseoir un domaine viticole dans les plus grands terroirs de Bourgogne est un challenge. Difficile aujourd’hui de rencontrer un vigneron de la région sans l’entendre pester contre les prix exorbitants des vignes ou tout simplement l’absence d’offre.
Le chemin parcouru en quelques années par la maison Vincent Girardin est à ce titre exceptionnel. Grâce à des accords originaux avec des vignerons, sous forme de prestation de services, le domaine a retrouvé une superficie enviable. Elle est dorénavant à la tête de 20 hectares, soit la superficie qu’elle exploitait avant que Vincent Girardin, son fondateur, ne décide de la vendre à la Compagnie des Vins d’Autrefois et démantèle l’exploitation en 2012.
A l’époque l’objectif affiché par Eric Germain, précédemment bras droit de Vincent Girardin, était précisément de s’enraciner à nouveau dans les grands terroirs, ceux de la Côte de Beaune en particulier. Le duo qu’il forme avec Marco Caschera pour la partie commerciale a rapidement pris une vitesse de croisière élevée et engrange les résultats.
Le challenge paraissait complexe à tenir, ambitieux, mais Eric Germain, issu d’une famille vigneronne de Meursault, s’est rapidement senti comme un poisson dans l’eau avec cette idée, confessant au passage un attachement viscéral au terroir. Car en plus d’être un œnologue avisé, l’homme est aussi un fin connaisseur du vignoble, celui de la Côte de Beaune en particulier.
Dernier exemple, et non le moindre, de cette extension : la maison reprenait en début d’année l’exploitation de 4 hectares de vignes, des parcelles en Meursault Premiers Crus Perrières et Blagny, Puligny-Montrachet Premier Cru Combettes, Volnay Premier Cru Santenots... Des vignes confiées à la maison par un vigneron de Meursault qui cessait son activité et sans succession familiale directe. Un producteur avec lequel la maison entretenait déjà des relations sous forme d’achats de raisins et de moûts.
L’année dernière, la maison Girardin avait déjà repris 3 hectares de vignes dans les plus prestigieux terroirs de Meursault : Perrières, Charmes, Genévrières. Les incontournables références du village sont désormais largement présentes au domaine. Elles côtoient quelques-uns des plus fameux grands crus et premiers crus de Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet ou encore Saint-Aubin. Si l’on ajoute enfin le Corton-Charlemagne, la gamme des blancs ressemble tout simplement à la caverne d’un Ali Baba qui se serait mué en amateur de grands vins Bourgogne blancs. Suffisant ? Pas forcément ! « Si nous pouvions doubler notre domaine, nous n’hésiterions pas », explique Eric Germain.
Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la maison Vincent Girardin qui s’était fait connaître il y a près de 30 ans par ses vins faciles et flatteurs s’inscrit dorénavant, et depuis une bonne décennie, dans le grand classicisme bourguignon : terroirs et vins de garde.
Laurent Gotti
Domaine Vincent Girardin, Meursault 1er Cru AOC Les Perrières 2017
Belle couleur jaune brillant et cristallin. Belle expression olfactive de bonne complexité où les arômes fins du boisé se mêlent aux notes de pomme, de biscuits au beurre, de fleur blanche. Bouche savoureuse et tendue avec une légère et plaisante onctuosité, une structure élégante, une finale assez persistante et savoureuse. Garde : 2020-2025.
Domaine Vincent Girardin, Chassagne-Montrachet 1er Cru AOC Les Blanchot-Dessus 2017
Belle couleur jaune brillant et cristallin. Nez très discret, retenu par la jeunesse. Arômes délicats de fleurs blanches, de citron, de beurre et d’épices douces. Bouche riche et assez dense avec l’acidité élevée qui est équilibrée par une belle onctuosité, un corps de belle structure et savoureux, une finale longue et de belle intensité en rétro-olfaction. Un vin de belle qualité grâce à l’onctuosité qui apporte de la richesse. Garde : à boire – 2028.