Raimonds Tomsons est reçu comme à la maison par la famille Goudet-Liquard et Bernard d’Halluin. Cette propriété médocaine de Saint-Seurin-de-Cadourne dégage un fort accent
« Bassin d’Arcachon » au niveau de l’architecture. Ce n’est pas étonnant, Bernard d’Halluin en est épris !
Bernard a fait l’acquisition de Château Charmail en 2008, avant d’être rejoint par la famille Goudet-Liquard en 2021. Après avoir arpenté les vignes qui surplombent sur la Gironde, Raimonds Tomsons découvre les ambitions des propriétaires : les 26 hectares originels de la propriété ont vu l’acquisition d’un domaine voisin, doublant la superficie mais aussi dévoilant un projet réceptif haut de gamme. « On veut proposer un lieu très haut de gamme, clé en main, où les personnes qui viennent se sentent vraiment comme chez eux ». Fort d’une expérience à l’international, c’est une vision pleine d’énergie et d’ambitions que Valérie et leurs enfants Augustin et Bertille affichent ici.
Sébastien Pineau, le directeur technique de la propriété les rejoint. Présent depuis 2007 il a à cœur de partager l’identité Charmail : les échanges fusent et, de la dégustation d’une barrique, Raimonds est invité à déguster une dizaine de lots. Différents cépages, différentes tonnelleries, et même des expérimentations confidentielles. En un mot : la passion !
S’ensuit une verticale du domaine, de 2011 à 2022. Rapidement, c’est la qualité du terroir de Charmail qui ressort et qui dicte cette ascension dans le temps. Cela permet de retrouver les évolutions successives de la propriété, avec une signature du terroir qui n’a de cesse de s’affiner. La lecture du vin est telle qu’il est possible de trouver des points de détail techniques comme sur le 2015, un millésime solaire mais étonnamment vif pour Charmail, avec une belle acidité préservée : « effectivement, on a ramassé 15 jours plus tôt ! ». 2022 représente le premier millésime vinifié par les deux familles « Cela représente aussi un événement exceptionnel de grêle qui nous a impacté à 75 % » ironise Bernard. Il n’en demeure pas moins que ce 2022 est assurément l’un des plus grands de la propriété avec 2016.
A travers Château Charmail se conjugue une ambiance familiale, énergique et déterminée à poursuivre dans le sens de la qualité de son terroir. Une vraie pépite médocaine qui ravira tous ceux souhaitant trouver un vin typique d’un terroir aussi fin qu’éloquent.
Xavier Lacombe
Robe : limpide et brillante, avec un cœur rubis dense et sombre et un bord rouge violacé clair.
Nez : intense, riche en épices et en fruits noirs mûrs et sucrés tels que le cassis, la griotte, la prune et la myrtille. Notes boisées et élégantes de vanille, café légèrement torréfié. Une légère touche d’évolution. Le vin est encore en développement et gagne en complexité.
Bouche : ample, avec une belle concentration et densité, une fraîcheur bien présente, une structure ample. Les tanins sont denses et finement grainés, nécessitant encore du temps pour s’assouplir. Le milieu de bouche est juteux et dense, avec des fruits noirs sucrés, des épices douces comme le clou de girofle et la cannelle, des notes fumées, de confiture de cassis. Fines notes boisées de cèdre et de bois brûlé. Finale longue et persistante.
Commentaire : un grand millésime de garde. Excellente concentration, maturité et pureté du fruit, associées à une fraîcheur bien équilibrée. Parfait en accompagnement d’un pigeonneau rôti, jus corsé au cacao et purée de topinambours à la truffe noire.
Robe : limpide, brillante, avec un cœur rubis très dense et sombre et un bord violet clair.
Nez : très séduisant, doté d’une belle complexité, avec des arômes de cassis mûr, de cerise noire et de prune. Notes épicées de cannelle, poivre noir concassé et clou de girofle. Parfum de violette et de fleur de cerisier, touches boisées évoquant le cuir et le fumé. Encore très jeune, mais gagne en complexité.
Bouche : superbe tension, concentration et densité, grande fraîcheur, tanins denses et polis, corps assez plein. Le milieu de bouche est juteux, sur la cerise noire sucrée, la prune, le cassis, accompagnés de vanille, de clou de girofle et de cannelle, avec une belle fraîcheur qui traverse l’ensemble. Très bonne persistance et longueur.
Commentaire : un autre grand millésime de garde, avec un équilibre remarquable entre matière, tanins, fraîcheur et expression du fruit. Décanté deux heures avant le repas, il accompagnera à merveille un canard sauvage grillé, nappé d’un glaçage épicé, servi avec une réduction de vin rouge dense et sucrée.