Portrait de vignerons Saint-Émilion
Pichon Longueville prend racine dès le 17e siècle. En 1850, Virginie de Pichon Longueville, Comtesse de Lalande par son mariage, hérite avec ses deux sœurs des 3/5e du vignoble de leur père, qui portera quelques années plus tard le nom de Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande.
En 1978, May-Éliane de Lencquesaing reçoit à son tour ce superbe domaine et s'y investit totalement. Elle offre à ce cru une renommée internationale grâce à la qualité des vins, sa forte personnalité et son plaisir à communiquer. Ambassadrice et propriétaire, on la nommait souvent, avec respect, « Madame La Générale ».
En janvier 2007, Madame de Lencquesaing se retire en Afrique du Sud et la Maison de Champagne Louis Roederer acquiert ce Grand Cru Classé avec l'ambition de poursuivre l'œuvre accomplie et de maintenir le domaine à un haut niveau de qualité et de prestige. Les 90 hectares sont alors restructurés afin de conserver la personnalité d'exception du Cru, marquée par l'élégance et l'équilibre.
Fin 2012, Sylvie Cazes, directrice générale, désirant se consacrer pleinement à la Cité des civilisations du vin, passe le flambeau à Nicolas Glumineau, alors directeur depuis six ans du Château Montrose (Second Grand Cru Classé, Saint-Estèphe). Technicien au parcours brillant, ayant fait ses classes aux Châteaux Haut-Brion et Margaux, il endosse le rôle avec l’approbation de Frédéric Rouzaud, directeur général du groupe Roederer. 
En passant de la “seule” direction de Montrose à celle des Châteaux de Pez et de Pichon, en total renouveau technique, Nicolas Glumineau mesure le changement d’envergure : «Ce fut un plaisir immense de participer à de grands millésimes sur le plan technique, mais aussi plus général, dans une propriété comme Château Montrose. L’opportunité de rebondir sur un projet à Pichon Comtesse… c’était simplement fantastique!
Je suis plus qu’honoré de la confiance qui m’est accordée et de l’opportunité qui m’est offerte de succéder à Sylvie Cazes. Mon ambition est de continuer à faire de grands vins en sublimant ce terroir aux très grands Cabernets, qui a prouvé qu’il pouvait aussi produire de superbes Merlots, notamment en 2012.
C’est la configuration idéale pour trouver l’équilibre que l’on recherche dans un grand vin de Bordeaux. Le Merlot, conservé entre 15 à 30 % dans l’assemblage, apporte à Pichon ce qui fait Comtesse. Un vin droit, sérieux, fin et élégant avec une belle trame tannique apportée par les Cabernets, en équilibre avec la chair, la suavité et l’expression aromatique de milieu de bouche que nous offre le Merlot », explique Nicolas Glumineau.
Une tradition d’excellence, des équipes fidèles et expérimentées... sa prise du poste de directeur général, avec un profil technique, permet à Nicolas de s’adresser à la presse, aux divers marchés, aux distributeurs, aux clients, en tant que représentant de la propriété doté d’un background qui apporte à la marque plus de légitimité. « Je me dois d’être à la hauteur de cet héritage. Nous sommes tous de passage et il faut nous montrer dignes de ce joyau que le monde entier connaît et nous envie ! Je suis conscient des efforts que nous devons faire », ajoute-t-il.
10 ans de travaux s’achèvent. La vendange 2013 inaugurera les nouvelles installations: la réception des baies se fera au niveau supérieur (chambre froide, tri optique, éraflage optimisé) pour rejoindre, par gravité, le cuvier inox fonctionnel de 70 cuves tronconiques puis le nouveau chai en sous-sol. Le tout organisé autour d’un projet réceptif, avec des salles de dégustations modulables en fonction de la clientèle et une salle pouvant accueillir 300 personnes, avec une vue imprenable sur la Gironde. Objectif : aller vers un assemblage plus précis et une qualité des vins (60 % de grand vin) en progression constante. Les matériaux naturels de verre et pierre allègent la construction.
Dans un deuxième temps, un bâtiment pour les tracteurs au cœur du vignoble, un lieu de stockage de bouteilles et de nouveaux bureaux verront le jour. « Ces projets demandent de la patience… mais nous les menons avec beaucoup d'énergie et d'implication. C'est très fédérateur pour nos équipes », conclut Nicolas Glumineau.
Florence Varaine
« Dans le projet global d’Alain Juppé “Osez Bordeaux”, le Château est mécène de la Cité des civilisations du vin. Il nous paraissait logique de participer au projet et de relayer l’implication du Château et le dynamisme de notre région hors de notre département et hors de France. Ce projet permet à de grandes propriétés de rendre à Bordeaux ce que Bordeaux leur a donné», ajoute Nicolas Glumineau.
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