Je m'identifie

Château Romanin, en accord avec les astres

1/12/2023

Rencontre avec Brigitte San-Quirce,
propriétaire du Château Romanin et Théo Buravand,
directeur de production et du commerce.

 

Mme Brigitte San-Quirce, présentez-nous le Château Romanin en quelques mots.
Ce lieu est chargé d’histoire depuis la construction de son château au XIIIe siècle. L’histoire plus récente, dans les années 1990, a vu naître la construction de son chai cathédrale, fondé sur un haut lieu magnétique, une véritable prouesse architecturale. Enfin, grâce à sa grande diversité de terroir et son exposition au nord, sans oublier l’emplacement du domaine, situé en plein cœur du parc naturel des Alpilles. Selon moi, ce domaine est une pépite qui doit être magnifiée.


Les vins de Provence sont réputés pour leurs vins rosés, or vous produisez 50 % de vins rouges, est-ce une volonté de vous démarquer ?
Château Romanin a toujours produit plus de vins rouges que de vins rosés et notamment des grands vins rouges de garde. Ceci est bien sûr rendu possible grâce à la qualité des terroirs. Cette particularité n’est pas uniquement celle du Château Romanin, mais celle de l’ensemble de l’AOP Les Baux-de-Provence qui produit en moyenne 50 % de vins rouge, 35 % de rosés et 15 % de blancs.


Le vignoble est en biodynamie depuis 1988, certifié Demeter pour les vins rouges et Biodyvin pour les 3 couleurs. Quelles pratiques avez-vous mises en place pour préserver l'environnement ?
Au-delà de la pratique culturale en biodynamie, nous avons à cœur de créer un véritable écrin de nature et de biodiversité au sein du parc naturel régional des Alpilles. Pour cela, nous plantons des haies avec des arbres et arbustes d’espèces endogènes produits par des pépiniéristes locaux. Nous travaillons avec un apiculteur et des éleveurs avec qui nous mettons à disposition nos terres afin de créer une biodiversité et d’avoir un impact positif sur la faune et la flore locales. Nous travaillons aussi avec le parc régional, avec qui nous installons des nichoirs dans le but de favoriser l’implantation et le passage d’espèces comme le rollier. Nous nous sommes remis au travail du sol à cheval, grâce auquel nous travaillons quelques hectares depuis 2020. Enfin, dernier élément, et pas des moindres, la propriété compte environ 50 ha de vignes et 5 ha d’oliviers pour une surface globale de 250 ha au total. Les surfaces non plantées (environ 200 ha) sont des bois, forêts ou de la roche et sont destinées à rester ainsi, un espace de biodiversité.


M. Buravand parlez-nous du terroir du Château Romanin et de son impact sur le caractère des vins.
Nous pouvons noter trois aspects importants concernant la caractérisation des terroirs du Château Romanin. Il y a une grande diversité de terroirs, nous donnant ainsi la possibilité d’exprimer une multitude de caractères différents. Les éléments que nous allons détailler permettent de comprendre la trame des vins du domaine. Nous pouvons évoquer la présence importante de terroirs sableux mêlés aux éboulis calcaires des Alpilles. Le sable permet de produire des vins avec beaucoup de finesse que ce soit au niveau aromatique ou tannique. Le calcaire apporte le côté minéral avec des notes grillées. L’orientation des vignes, qui sont toutes situées au nord et contre les Alpilles, nous permet le double avantage de bénéficier de la fraîcheur due à l’exposition et du Mistral. L’intérêt est aussi bien sûr de sécher les vignes après les pluies, limitant ainsi le nombre de traitements que nous devrions effectuer.
 



Comment se déroulent le processus de vinification et les assemblages ?
Au Château Romanin, tous les moyens sont mis en place dans notre processus de vinification pour produire des grands vins et exprimer au mieux le terroir. Nous récoltons toutes nos parcelles à la main, dans des caisses de 7 kg, afin d’éviter toute oxydation préalable pour obtenir des raisins intacts au chai de réception que nous trions ensuite manuellement.

Les raisins destinés à produire du blanc et du rosé passent la nuit dans la chambre froide afin d’être traités à 10° C, ceci en vue d’éviter l’oxydation des moûts. Ils sont pressés en grappes entières et débourbés le lendemain, toujours à 10° C. Nous n’apportons pas d’enzymes mais surveillons les turbidités afin d’obtenir des jus équilibrés au niveau aromatique et une fermentation qui se déroule au mieux. Puis a lieu la fermentation alcoolique entre 18 et 20° C. Nous bloquons la fermentation malolactique afin de préserver la fraîcheur des arômes et l’acidité. Enfin, nous terminons avec un élevage sur lies fines pendant quelques mois en cuve inox (en contrôlant les bâtonnages) pour donner la structure voulue au vin.

Concernant les vins rouges, les raisins sont triés et éraflés. Les fermentations sont naturelles avec les levures indigènes. Nous faisons une extraction très douce avec peu d’interventions mais sur la durée, puisque le vin reste environ 5 semaines en contact avec les peaux et les pépins. Cela nous permet d’exprimer la finesse et l’élégance de notre terroir.

Nous vinifions chaque parcelle séparément et nous les assemblons ensuite pour réaliser les différentes cuvées que nous proposons : des plus fruitées à déguster tout de suite, aux plus concentrées pour garder des années avant de se faire plaisir lors de repas gastronomiques.


L'orientation du chai-cathédrale a été choisie en fonction du magnétisme terrestre et en résonance avec l'esprit du lieu qu'est-ce que cela apporte aux vins ?
Le lieu de construction de la cave n’est pas un hasard. Le chai cathédral est situé sur un haut lieu magnétique, tout comme les cathédrales de l’époque. Comme celles-ci, elle a été construite avec le nombre d’or afin d’augmenter le pouvoir vibratoire du lieu. Ce chai tient compte de la ronde des astres, des solstices d’été et d’hiver, du passage du soleil et de la lune. Ceci a fait de Château Romanin un lieu de partage, de transmission et de développement, et permet aux vins d’être sublimés et d’exprimer leur plein potentiel.

Propos recueillis par Sandy Bénard-Ravoisier / Photos : Château Romanin
 

www.chateauromanin.com