France Montpellier
SALON VINISUD
Le salon Vinisud, résolument tourné vers la Méditerranée, regroupait en février dernier plus de 1.660 exposants à Montpellier. Il a également enregistré le passage de près de 33.000 entrées en trois jours. Un succès souligné par la satisfaction de participants qui ont tous, dans l’ensemble, noué d’excellents contacts.
Une réussite qui doit aussi sa part à la forte présence de sommeliers professionnels sur les stands ou bien lors d’animations de tout premier plan, très suivies.
Tour d’horizon…
Devenus Meilleurs Sommeliers du Monde à dix ans d’intervalle, Olivier Poussier et Gérard Basset ont, bien entendu, multiplié les dégustations afin de ne passer à côté d’aucune des premières cuvées de jeunes domaines ou d’apprécier les millésimes nouveaux sur le marché. L’un et l’autre ont également animé à tour de rôle une master-class.
Pour le plus britannique des français, le thème retenu était celui des cépages de la Méditerranée. «J’avais réalisé une sélection de quatre vins blancs et huit vins rouges, afin de proposer un panel assez large et parce que je pouvais aussi en rattacher certains à des anecdotes. Globalement, les vins du Languedoc-Roussillon m’ont conquis depuis longtemps. Ils ont atteint un niveau de qualité élevé et offrent toujours un excellent rapport qualité-prix. On peut se faire plaisir et en proposer au restaurant à des tarifs très raisonnables, même en Angleterre. On ressent en outre un réel enthousiasme des producteurs qui se considèrent désormais pris au sérieux.»Gérard Basset est également allé à la rencontre d’autres visiteurs en animant une dégustation en toute simplicité sur un stand. Il a profité de son séjour pour aller sur le terrain découvrir quelques vignerons dans leurs vignes comme au Roc des Anges, en Roussillon, et au Domaine Peyre Rose, à Saint-Pargoire.
Gérard Basset
Un enthousiasme qu’il ne s’est pas privé de partager avec un parterre d’auditeurs essentiellement étrangers et de nombreux journalistes. «Vinisud est un salon indis-
pensable, reconnaît également le sommelier du groupe Lenôtre, et je suis impressionné par la concentration de vignerons de qualité. J’aimerais bien,
à l’avenir, voir aussi se développer la place réservée aux producteurs étrangers.»
Il a donc pris le temps d’arpenter les allées et de s’attarder surToujours dans la Vallée du Rhône, Kelly Mc Auliffe, le plus Français des sommeliers américains, animait un espace original. Ancien de l’empire Ducasse, notamment à Las Vegas, il présentait une sélection de vins de Lirac et de Tavel destinés à être associés à des… chocolats! «C’est une idée d’Inter-Rhône que de vouloir prouver qu’il existe une alternative aux vins doux naturels et nous en faisons tout simple-
ment la démonstration.»
Aline Géhant, chocolatier d’Avignon, a effectué des recherches et fabriqué un certain nombre de ganaches originales, spécialement pour Vinisud. «Nous les avons testées, poursuit Kelly, et trouvé de belles complémentarités entre les vins de Tavel et un chocolat à la lavande, un autre au miel et au thym, et enfin un macaron aux fruits rouges et au thé. Le vin de Lirac, lui, permet d’autres approches gustatives. Blanc, il accompagne une ganache au citron. Rouge, on trouve plus d’intérêt avec une ganache au lait et une autre à la cannelle. C’est souvent le pourcentage de cacao qui détermine l’association. Des rouges tanniques peuvent aussi trouver leur place dans ce genre d’exercice, contrairement aux idées reçues.»L’impertinent, InVerSo ou encore, Raison d’être servi sur une Pièce de veau Royale aux Truffes, sont les nouveaux repères du Château. Le clos du fou, lui, demeure. Comme une forme d’hommage au travail réalisé pendant des décennies par Michel Louison, le vigneron qui a lancé la propriété vers les sommets.
Daniel Chaussée
Le sommelier, lui, est sous le charme. «Je trouve qu’il respecte parfaitement ce terroir de Faugères, si particulier avec ses sols de schistes. Bien sûr, Julien Seydoux veut proposer des vins moins rustiques que jusqu’à maintenant, il travaille le bois de façon différente. Mais cette envie d’imprimer son image au vin ne se fait pas au détriment de la qualité. De même, il a organisé sa gamme de façon très lisible. Ceux d’entrée de gamme sont vraiment des vins de plaisir, faciles à boire. Ensuite, il passe vers quelque chose de plus élaboré qui peut se consommer sur la jeunesse mais aussi s’orienter vers une garde prolongée. Enfin, sa Grande Cuvée souligne le caractère des cépages forts de l’appellation, mais aussi la chance qui est la sienne de bénéficier de très belles expositions, à mi coteaux.»
Rendez-vous désormais dans deux ans pour découvrir de nouveaux vignerons et des sommeliers toujours aussi enthousiastes au cœur de la plus vaste vitrine consacrée aux vins de la Méditerranée.
Jean Bernard