Questions à un décideur : Sylvie Hénon-Badoinot

France Interview

Questions à un décideur :

Sylvie Hénon-Badoinot

Nommée Présidente de la Fédération Française des Spiritueux en avril dernier, Sylvie Hénon-Badoinot a accepté le challenge de promotionner le dynamisme de 200 entreprises, producteurs et distributeurs français de spiritueux, et de défendre le patrimoine de 24 régions. Après avoir mené durant 9 ans la destinée de l’association Entreprise et Prévention, la PDG du groupe Bacardi Martini France est devenue la prêtresse de l’esprit «slow drinking». Une des missionsau sein de la FFS de cette femme passionnée, pétillante et à l’âme épicurienne, est de faire rayonner l’art de vivre à la françaiseet la dégustation plaisir des spiritueux !

Sylvie Hénon-Badoinot, comment se portent les spiritueux en France?
Le marché des spiritueux en France se développe en valeur depuis de nombreuses années. À l’instar du vin, le digestif a baissé en fréquence de consommation et en volume mais il reste l’apanage des grandes tables, des occasions de dégustation privilégiées et des moments d’exception. La consommation hors domicile concerne surtout le Cognac, le Calvados, l’Armagnac, mais aussi les eaux-de-vie, les liqueurs, le genièvre, le whisky et la vodka.

Le sommelierest-il un prescripteur capital dans la consommation de spiritueux?
Le repas gastronomique inscrit au patrimoine de l’Unesco nous l’a rappelé : le digestif fait partie intégrante de ce repas, au même titre d’ailleurs que l’apéritif. Le rôle du sommelier est essentiel dans ce parcours du goût. Lorsqu’il sort, le consommateur veut être enchanté. Il souhaite vivre un moment unique et découvrir des spiritueux d’exception dont l’histoire et l’origine lui sera contée par un expert passionné.

L’attente du consommateur de spiritueuxa-t-elle évoluée?
Rien ne passionne plus un Français que de commenter, d’échanger, de partager sur ses expériences.En chacun sommeille un connaisseur! En 40 ans, les Français ont surtout découvert le whisky. Certains consommateurs initiés passent des heures à dénicher un malt rare, un Islay, un blend de plus de 21 ans d’âge... Ils ont appris à connaître les caractéristiques qui différencient l’irish whiskey, l’américain bourbon, le japonais et même le breton ou le corse. Cette diversité du whisky s’apparente à celle du vin ou du fromage et est en fait une catégorie de spiritueux très prisée. Les choix des spiritueux dépendent bien sûr des moments et des occasions de consommation.






Fédération Française des Spiritueux
7, rue de Madrid - 75008 Paris
Tél.: +33 (0) 1 53 04 30 30
www.spiritueux.fr

Comment la Fédération Française des Spiritueux accompagne-t-elle
la découverte des spiritueux?
Le rôle de la Fédération Française des Spiritueux est d'accompagner le développement de cette culture de l'exception, notamment à travers le «Slow Drinking». Nous prônons un véritable art de vivre autour de la dégustation de spiritueux. Nous valorisons des traditions trop souvent décriées par manque de connaissances. Il nous appartient de construire notre futur en mettant en valeur la diversité des goûts et des histoires de tous ces spiritueux qui enchantent nos palais, sans omettre d'informer et d'éduquer. Nous communiquons aussi sur les équivalences entre les verres standards afin d'éviter les caricatures désastreuses d'alcool fort. L’art de savourer et de partager est expliqué en 10 leçons dans le manuel du slow drinking privilégiant la convivialité et la responsabilité. Chaque slow drinker possède ainsi des repères permettant de préserver sa sécurité et sa santé. Il peut alors pratiquer l’art de la dégustation plaisir en toute sérénité.
Propos recueillis par Sarah Canonge

Interview par Sarah Canonge

Slow Drinking: nouveau mouvement rassemblant les amoureux de la vie et de ses petits plaisirs qui partagent l’envie de faire d’une consommation de boissons alcoolisées un art de la dégustation. Il préfère la qualité à la quantité, privilégie la convivialité et la responsabilité, et bannit l’excès et l’ivresse.