Un passionnant et émouvant rendez-vous au pays de Rabelais a eu lieu les 15 et 16 septembre derniers avec «Un grand cru historique de Loire qui sait décliner ses saveurs pour étonner, nourrir connaisseurs, hédonistes et curieux!». 
Le slogan de l’AOC Chinon donne le ton. Cette rencontre initiée par le Syndicat des Vins de Chinon présidé par Jean-Max Manceau, et Interloire, l’interprofession des Vins de Loire, avait pour cadre les murs du XVe siècle du Château du Rivau, à 10 mn de Chinon.
Patricia Laigneau, la propriétaire de cette superbe bâtisse classée aux Monuments Historiques, a entraîné les convives dans l’impressionnante Salle des Trophées pour un dîner-dégustation concocté par le chef Hervé Lussault du restaurant Charles Barrier à Tours. Chaque plat était accompagné de trois vins que les viticulteurs présents commentaient avec aisance. Les 19 journalistes participant à ce festin ont apprécié ce premier aperçu en 12 cuvées illustrant la richesse du terroir de Chinon: vins de saignée de Gérard et David Chauvau du Domaine de Beauséjour, blanc 2010 bio du Domaine de la Noblaie de Jérôme Billard, Chenin de la cuvée «Blanche» du Domaine Charles Pain, un Cabernet Franc cuvée «Les Galuches» de Wilfried Rousse, la «Réserve de Satis» rouge 2007 de Jean-Christophe Pelletier du Domaine des Beguineries, la cuvée «Graviers» rouge 2006 du domaine de Johann Spelty pour accompagner la tourte de canard ou encore la cuvée «Danaé» du Domaine Les Chesnaies et signée Pascal Lambert sur le dessert de fraises et d’épices, superbes accords aux saveurs régionales suggérés par le sommelier Simon Cottanceau.
Le temps fort de cette escapade sur les traces de Gargantua et Pantagruel débutait le lendemain, dès 9h du matin, dans le Salon des Curiosités.
Il y avait une quinzaine d’années que les viticulteurs de Chinon n’avaient pas aligné autant de rares flacons pour les soumettre à la dégustation. Ce cérémonial méritait ce lieu d’exception au cœur de la Vallée des Rois de France pour remonter le temps en présence de 48 vins de 1934 à 2005.
Pierre Couly, le Grand Maître de la Confrérie des Bons Entonneurs Rabelaisiens, commentait chaque cuvée grâce à une éphéméride annotée au fil des jours, en indiquant date de floraison, période de vendange, hydrométrie, pluviométrie, vents d’est froid et sec ou de sud-ouest chaud et humide, et autres détails influents de l’année de récolte.
Issus de la rive droite de la Vienne, sur un vignoble passé de 472 ha en 1948 à 2.361 ha de production aujourd’hui et composé de 3 sols: argile à silex, calcaire ou tuffeau et graves, ces vins n’ont obtenu l’AOC Chinon qu’en 1937.
Quelques vignerons parmi les 200 installés sur les 19 communes de l’appellation participaient à cette verticale très attendue. L’exercice a débuté à l’ouverture d’une bouteille de 1934 Couly Dutheil du Domaine René Couly. Puis se succédèrent 1947, 1949, 1952 du domaine Olga Raffault … 1959 … avec à chaque fois quelques commentaires et des exclamations comme «Années 50: catastrophe», «Années 80: moyen, sauf 1982 bon et 1989 excellent».
Laure Dozon, à la tête du domaine familial depuis les vendanges 1999, a commenté avec passion la cuvée «Clos du Saut Loup» de 1964, médaillée d’or au Concours Agricole et produite par son grand-père Paul Dozon. De cette même année on comparait le vin de Pierre Couly offert par son beau-père pour son mariage. Petit millésime 1966 à cause de la pluie, année 1967 difficile donnant des vins austères mais intéressants en bouche, beau vin de garde au Château de Ligré en 1969, un manque de rondeur mais une bonne année 1975 pour la Cuvée Tradition du Domaine Spelty qui donnera aussi en 1977 un vin dur et tannique dû au gel. 1978 aromatique, de petits volumes au Domaine Gouron en 1981 avec des vins tanniques mais une robe vive pour le 1982. Une année poivron par excellence en 1985 au Domaine de la Bouchardière chez Serge et Bruno Sourdais, un souvenir d’enfance de Jérôme Billard de l’été 1989 sur un fût de 600 litres, des barriques qui commencent à se livrer au Domaine de la Noblaie, «Les Vieilles Vignes» vin de garde solide de 1996 signé Nicolas Paget. Une canicule en 1998 ressentie sur le vin d’Eric Hérault, un «Chêne Vert» charmeur du domaine Charles Joguet et jusqu’à un 2003 joyeux «Croix Boissée» du Domaine Bernard Baudry. On apprenait qu’aucun vigneron à Chinon n’aime son 2004 et pour finir, le millésime 2005 était marqué par les 32 crues de la Loire, décelables dans la Cuvée Prestige de Charles Pain ou du Domaine Charles Joguet «Les Varennes du Grand Clos».
«Donnez-moi un bon raisin et je vous donnerai un bon vin» disait volontiers Bertrand Couly. Alain Chameyrat, directeur du guide Bettane et Desseauve, résumait ce moment unique ainsi: «Parmi tous les terroirs de la Loire, Chinon est l’appellation des rouges qui donne le plus de potentiel de garde. La Maison Couly sortait du lot. Les millésimes 1947 étaient tout en puissance et 1969 avaient équilibre et finesse.».
Vin de lune ou vin de soleil, décidément ces Chinon rouges gardent des robes vives longtemps. Après ces heures de concentration, qu’il fût bon d’apprécier dans un esprit convivial d’autres cuvées aux trois couleurs lors du déjeuner de clôture de cette découverte des trésors cachés des caves de l’Appellation Chinon au restaurant de Christophe Duguin «Le Chapeau Rouge».
Sarah CanongeLe syndicat des vins de Chinon
Impasse des Caves Painctes - 37500 CHINON
Tél. : +33 (0) 2.47.93.30.44 - Fax: +33 (0) 2 47 93 36 36
La Chine a été attirée depuis de nombreuses années par les vignobles bordelais. Passion des connaisseurs et des épicuriens, investissement dans des domaines, une évolution a eu lieu. Les...
Alors que la vigne se développe à vue d'oeil avec l'arrivée des beaux jours, Paolo Basso est parti à la rencontre des vignerons du Bordelais pour découvrir le millésime 2014 encore en barriques,...
G’Vine est une marque de la société Eurowinegate (EWG), fondée en 2001 à Cognac par Jean-Sébastien Robicquet. Résultat d’une alliance fructueuse entre tradition, savoir-faire et innovation, EWG...