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Pascal Léonetti : "Une porte ouverte sur le monde"

03/08
Sommelier

Sommelier Alsace

Pascal Léonetti a remporté le titre en 2006 à Strasbourg

Pascal Léonetti

Meilleur Sommelier de France 2006
Meilleur Jeune Sommelier de France 2003

« Une porte ouverte sur le monde »Elève de Serge Dubs à l’Auberge de l’Ill, il vit les concours avec passion. Presque deux ans après son sacre hexagonal, il évoque ses sources de motivation et livre quelques conseils aux candidats.

SI : Qu’est-ce qui vous attire dans les concours professionnels ?
« J’ai d’abord compris que c’était un moyen de faire énormément de progrès. Lutter contre soi-même vous pousse à aller au fond des choses. Si on a un peu d’ambition, on ne peut pas être superficiel dans la façon de se préparer. Et cette préparation permet d’emmagasiner une base de connaissances en matière théorique et de dégustation incomparable. J’aime également aller à la rencontre de ceux qui font le même métier que moi et un concours en offre l’occasion. Enfin, il faut savoir que dans un restaurant un jeune qui prépare un concours est jugé de façon positive. Il prouve sa motivation… ».

SI : Quand vous êtes-vous lancé dans cette aventure pour la première fois ?

« J’étais encore en formation. En 1995 puis 1997 j’ai obtenu le titre de meilleur sommelier de Corse. Puis, j’ai eu envie de me tester sur le continent. Quand j’ai rejoint le lycée professionnel de Strasbourg, j’ai senti que je pouvais franchir une étape. Tous les jours, je voyais le portrait des lauréats du Trophée Ruinart et je me suis dit qu’un jour il faudrait y ajouter le mien. A partir de 2000, je me suis donc donné les moyens d’atteindre un niveau national. C’est beaucoup de travail, mais c’est là que se fait la différence et c’est grâce à ça que j’ai remporté le Ruinart en 2003 et trois ans plus tard, le titre de Meilleur Sommelier de France. »

SI : Quelle image gardez-vous de la finale de Strasbourg ?

« Le seul fait d’être finaliste et de concourir devant 900 personnes où vous savez que beaucoup d’amis sont là pour vous, constitue un temps fort. Et puis quand tu entends ton nom, c’est extraordinaire. Tu te dis que tu as déjà la chance de vivre de ta passion et en plus tu obtiens la reconnaissance de tes pairs. Il n’y a rien de plus fort ! »

SI : Un titre comme celui-ci change-t-il la vie ?

« C’est évident. Tu as atteint le plus haut niveau qui existe en France, cela ne laisse personne indifférent. C’est donc surtout le regard des autres qui a changé. En particulier celui des clients qui viennent au restaurant. Ils sont en contact avec le meilleur dans sa spécialité, alors tout ce que tu dis devient une référence. Tu as leur confiance. »

SI : Vous fixez-vous de nouveaux objectifs ?

« Pour l’instant je boucle la préparation du Master of Port puisque je vais en disputer la finale en avril. Ensuite, bien sûr, il y aura d’autres projets. Etre Meilleur sommelier de France, cela ouvre les portes du monde. Cela me conduit à me tourner beaucoup plus vers les vins étrangers et à penser aussi à essayer de représenter la France, un jour. A mon âge, je peux considérer un titre national comme une première étape. »

SI : Quels conseils partageriez-vous avec ceux qui seront à Perpignan dans quelques mois ?
« Il faut d’abord se donner les moyens nécessaires, en termes de temps comme de moyens financiers, de se préparer sérieusement. Ensuite, le jour J, il faut une concentration maximale, faire abstraction de la présence du public. J’ai tout fait, à chaque fois, pour ne pas penser qu’il s’agissait d’un concours. Pour cela, j’avais un truc, chaque jour dans la salle du restaurant j’imaginais que j’étais dans le contexte d’une finale et j’essayais d’être le plus parfait possible avec les clients. »

Jean Bernard