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Le Château de Beaucastel cultive la perfection

01/08
Vignerons

Vignerons Côtes-du-Rhône

Sur la commune de Courthézon, au Nord de l’appellation Châteauneuf-du-Pape

Le Château de Beaucastel cultive la perfection

PerrinBeaucastel Cave

Cuisinier Laurent

Sommelier Fabrice

Beaucastel bout

Château de Beaucastel
739 chemin de Beaucastel
84350 Courthezon
Tel 04 90 70 41 00
www.perrin-et-fils.com
Depuis 1909, sur ce plateau battu par le Mistral, toute une famille vit au service d’un vin d’exception. Connu de par le monde, hôte de la table des plus grands chefs, le “Beaucastel” est un symbole dont l’histoire s’écrit à chaque vendange.


Ce jour-là, le vent du Nord s’était installé dans la vallée du Rhône. Un Mistral qui fait tomber la température et garantit un bon état sanitaire dans les vignes. Thomas Perrin a le sourire. Présent depuis 2000 dans l’entreprise familiale, diplômé d’une école de commerce et dégrossi par trois années au sein du groupe Pernod-Ricard, il est l’un des représentants de la cinquième génération d’exploitants du Château de Beaucastel.

Un domaine viticole dont la qualité contribue à entretenir la réputation de Châteauneuf-du-Pape à travers le monde. Ici tout respire la perfection.

Dans les vignes, bien sûr, qui s’étendent sur plus de 100 hectares autour des bâtiments, dans la maison aussi où rien n’est laissé au hasard. Une sorte de musée qui s’ouvre ensuite sur la cave de vinification et celle de vieillissement.

"Beaucastel est un fleuron historique et traditionnel où il n’y a pas grand chose à toucher, explique Thomas Perrin. La compréhension du terroir a permis d’acquérir une grande précision à la vendange qui se fait cépage après cépage et parcelle après parcelle, au rythme de la maturité, comme à la macération puis à la fermentation." Et pour gagner en efficacité sans rien trahir des acquis du passé, la famille Perrin a structuré les coulisses. « Afin d’être ergonomique sans esbrouffe, les blancs sont séparés des rouges dès leur arrivée. Rationnaliser le travail pour réduire ensuite les manipulations est essentiel ». A côté, une cave de vieillissement toute nouvelle recèle un trésor fait de dizaines de milliers de bouteilles qui attendent patiemment l’heure de la mise sur le marché. Un lieu qui entretient la magie de Beaucastel.

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Le succès des vignobles Perrin

« Mais Beaucastel n’est pas tout, lance Thomas Perrin. Et le travail de la jeune génération que nous constituons, Pierre, Marc et moi-même, est aujourd’hui de développer les différents vignobles Perrin. C’est-à-dire poursuivre notre croissance en gardant l’esprit de notre maison et faire de la marque Perrin le spécialiste des Côtes du Rhône sud. »

De Vinsobres, le terroir le plus au Nord, à Tavel, le plus méridional, la marque couvre les grands sites de production de cette région. Rasteau, Cairanne, Vacqueyras, Gigondas, Beaumes-de-Venise.

« Pour cela nous produisons des vins qui respectent chaque terroir en faisant le choix d’une agriculture philosophiquement biologique afin que tout se réalise en harmonie avec la nature. Des vins bien typés, certes, mais des vins qui subliment le raisin et qui sous des dehors qui peuvent paraître rustiques sont finalement des vins délicieux. »

Sous l’étiquette “La vieille ferme”, la famille Perrin développe également une activité de négoce. Très connue à l’exportation, elle commercialise annuellement trois millions de bouteilles, essentiellement en Côtes du Ventoux et Côtes du Luberon.

Enfin, en association avec Robert Haas, l’un de leurs importateurs aux Etats Unis, les propriétaires des Beaucastel ont investi à Tablas Creek, en Californie. Et si 30 mois de quarantaine ont été nécessaires avant de pouvoir trouver une terre d’accueil à leurs plants de vigne, ils produisent aujourd’hui des vins uniquement élaborés à partir des cépages traditionnels de la vallée du Rhône. Certains arborent même fièrement sur leur étiquette le nom “Esprit de Beaucastel”, témoignant ainsi du soin apporté à leur élaboration.

Un sommelier et un cuisinier à demeure

Ce soin se retrouve à chaque niveau, dans la propriété provençale. Voilà pourquoi c’est un sommelier qui guide les visites. Fabrice Langlois, formé à Tain l’Hermitage, a connu la salle chez Guy Savoy, Michel Chabran et Jean-Marc Banzo avant de travailler pendant trois ans aux USA. Puis, au hasard d’une rencontre, l’opportunité d’intégrer l’équipe du Château de Beaucastel s’est présentée. Depuis 2003, il accueille, commente et dévoile même quelques secrets. Mais ce qu’il attend avec le plus d’impatience, c’est la période des vendanges. Là, tout le monde aide alors la vigne à accoucher de ce Châteauneuf-du-Pape qui prendra ensuite le temps d’évoluer avant de rejoindre les caves des restaurants. « La restauration est une clientèle que nous avons toujours privilégiée car le “Beaucastel” est un vin de repas », souligne-t-il.

Une démarche poussée à l’extrême avec l’arrivée d’un chef de cuisine installé au domaine. Ancien de l’école hôtelière de Nice, Laurent Deconinck pourrait faire le bonheur et la réputation d’une foule de belles tables.

De tout son parcours formateur, ce Vauclusien a surtout retenu les années passées au côté d’Alain Senderens.

« Avec lui, j’ai découvert une philosophie. Il cuisine pour et avec le vin. Une voie qui s’est affirmée pour moi aussi. Je n’ai donc pas hésité à quitter Paris lorsque Jean-Pierre Perrin m’a sollicité pour créer une table d’hôtes au milieu des vignes de Beaucastel. Un projet qui a finalement évolué et si je suis aujourd’hui en cuisine à la propriété, c’est avant tout pour trouver la clé qui permettra à chaque vin ou à chaque terroir d’exprimer toutes ses nuances avec tel ou tel plat. »

Une mission qu’il vit avec passion, créant, goûtant, notant et soumettant à l’avis de la famille Perrin, lors de repas de travail, ce qu’il espère constituer l’accord le plus équilibré. « Ensuite, lors de visites de la propriété, nous présentons les vins dans leur contexte à des sommeliers, journalistes ou importateurs. Mes plats sont toujours en retrait, ce sont des portions de dégustation qui doivent avant tout permettre aux vins de s’exprimer pleinement. »

La présentation de chaque vin peut ainsi s’accompagner de fiches recettes que la maison Perrin tient à la disposition des restaurateurs. Non pas par crainte de ne pas être à la hauteur de leurs vins, mais bien pour les inciter à puiser dans l’inspiration et l’expérience de Laurent Deconinck les informations qui assureront le plus heureux des mariages entre l’assiette et le verre.

La recherche permanente de la perfection, c’est aussi ne laisser qu’un minimum de place au hasard.

Jean Bernard