Domaine Bertagna ... une Dame du vin !

Vigneron Bourgogne

Domaine Bertagna... une Dame du vin !
La Moselle a-t-elle été viticole avant la Bourgogne ?
Difficile de le dire tant les vignobles romains ont laissé de traces dans les deux régions. Au quatrième siècle, le poète Ausone n’a-il pas chanté la Moselle et ses vignobles alors que les vins de Bourgogne étaient déjà réputés au-delà de leur terre ?Eva Reh-Siddle assume la septième génération de vignerons mosellans. Elle est originaire de ces paysages viticoles à vous couper le souffle. Elle avait le choix : ou bien cultiver les vignes familiales sur les coteaux vertigineux de l’affluant du Rhin, ou venir sur la côte bourguignonne soigner le Pinot que l’on appelle encore « burgunder » dans son pays d’origine. Il y a des affinités profondes et historiques.

Domaine Bertagna
Rue du Vieux Château
21640 Vougeot
Tel : +33 3 80 62 86 04
Fax : +33 3 80 62 82 58

www.domainebertagna.com

Le grand père d’Eva, homme du vin, francophile et amateur de grands crus, avait acquis ses premières vignes en Bourgogne, en 1954. En 1982, son père achète le Domaine Bertagna à Vougeot. Domaine exceptionnel dont les bâtiments s’ouvrent sur le Clos de Vougeot et se prolongent par des vignes dans le célèbre grand cru. Le domaine atteindra bientôt 21 hectares dont sept premiers crus et cinq grands crus. Outre les vignes de Vougeot en grand cru et premier cru, le domaine possède des vignes dans le célèbre Chambertin, au Clos Saint Denis, à Chambolle Musigny, Vosne Romanée, Nuits Saint Georges et Aloxe Corton avec deux grands crus : le Corton grand cru Grandes Lolières et le Corton Charlemagne. Le domaine possède aussi des vignes dans les Hautes Côtes de Nuits.

Robert Tinlot : Qu’est ce qui vous a attirée en Bourgogne ?

Eva Reh-Siddle : J’ai passé mon enfance dans les vignes. Le métier du vin avait pour moi quelque chose de familier. Je me sentais chez moi.

Pourquoi pas la Moselle qui produit des vins remarquables dans des paysages magnifiques ?

La Bourgogne est une région que je connais bien depuis toujours et qui pour moi représente l’excellence des vins et du savoir-faire. J’ai acquis une formation à l’Université de Dijon. J’apprécie le découpage des vignes en AOC, villages, premiers crus et grands crus. Il permet de révéler, dans chaque parcelle, chaque climat comme on dit ici, les caractères de la terre. On peut donner toute sa mesure lorsque l’on vinifie chaque climat séparément. Je préfère le système des AOC au système allemand qui fonde sa hiérarchie sur le mode de récolte des raisins et la richesse en sucre naturel, ce qui conduit, sur le même vignoble, à avoir des vins très différents et souvent trop riches en sucres.
Dans le système français, la parcelle est prise en compte, parfois de façon intuitive. Les soins à apporter à chaque parcelle comme aux raisins qui en sont issus doivent mettre en valeur le caractère d’origine et puis la vinification doit prendre en compte les caractéristiques des raisins. C’est cette richesse du terroir que me séduit. Je n’aurais pas aimé m’installer ailleurs. Ce domaine correspond parfaitement à mes attentes.

Quelle sont vos fonctions dans votre maison ?

Je suis PDG de la société. Je m’intéresse à tous les secteurs d’activité, de la vigne jusqu’à la vente. En particulier, je veille à la qualité du vignoble. Chez nous, la culture est vraiment raisonnée, le bio ne nous intéresse pas trop mais peut-être un jour la biodynamie.
Nos rendements sont très modérés : en moyenne 37 hl/hectare. Les vendanges sont faites à la main, s’il le faut nous faisons de la vendange en vert. Nous utilisons une table de tri et égrappons à 100/100. Pour la vinification nous ne possédons que des petites cuves afin de vinifier chaque parcelle à part.
Notre objectif vise à donner à nos vins notre style : pas trop boisé, 30% au maximum dans des chênes français ; pas de pompes, collage si nécessaire mais pas systématiquement.
La mise en bouteille se fait à 18 mois pour les rouges et 12 mois pour les blancs, sachant que notre production de blancs est faible. Nous soignons la présentation. En particulier nous sommes restés fidèles au bouchon de liège qui est à la fois naturel et adapté à nos vins.

Avec de telles exigences qualitatives, je ne doute pas que vous ayez une fidèle clientèle.

L’exportation représente 30% de nos ventes, le reste est vendu dans la restauration française, chez les cavistes et aux particuliers qui viennent nous voir. Ces derniers sont très fidèles. Nous avons un hôtel dans la propriété, nous pouvons donc les loger. Nos marchés étrangers sont les USA, le Japon, Taiwan,

la Corée, la Russie, la Belgique, le Royaume Uni et quelques autres. Je me déplace beaucoup pour notre clientèle mais je retrouve avec plaisir la Bourgogne.

Robert Tinlot