Pierre Vila Palleja a tout juste 21 ans. Tout fraîchement titulaire d’une mention complémentaire en sommellerie à l’issue d’une année de formation au sein du lycée parisien Albert de Mun,
le voici également lauréat du Concours du meilleur élève sommelier en vins et spiritueux de France. Une épreuve imaginée et portée à bout de bras par Michel Chapoutier pendant bien des années. Mais aujourd’hui, avec le soutien de Metro Cash & Carry France, le vigneron de Tain l’Hermitage a pu donner plus d’ampleur et de rigueur à ce concours.
Vingt-cinq élèves sélectionnés au sein des différentes mentions complémentaires sommellerie proposées par l’Education Nationale avaient donc rendez-vous pour une première série d’épreuves. Et notamment un questionnaire auquel l’ensemble de leurs professeurs avaient été associés. Le jury, coordonné par Maryse Allarousse, en avait retenu une série à laquelle s’ajoutait ensuite la dégustation commentée d’un vin blanc et d’un vin rouge.
Les six meilleurs candidats voyaient s’ouvrir devant eux les portes de la finale. Mikaël Grou (lycée hôtelier de Dinard), John Lauze (lycée Voltaire de Nîmes), Marianne Monin (Institut des métiers et des techniques de Grenoble), Alexandre Poumier (lycée d’hôtellerie et de tourisme d’Occitanie à Toulouse), Clément Thomassin (école d’hôtellerie et de tourisme d’Illkirch Graffenstaden) et Pierre Vila Palleja (lycée Albert de Mun à Paris) avaient alors la soirée pour préparer la suite des épreuves. Ils ont ainsi découvert un menu signé Christian Têtedoie, le célèbre chef lyonnais. Menu qui, le lendemain, au lycée professionnel de Tain l’Hermitage, servait de base à l’épreuve d’accord mets et vins. « C’est un peu ce qui fait la particularité de notre concours. Ainsi on met du concret dans l’épreuve », souligne Michel Chapoutier.
Un chef d’entreprise qui, cette année, a voulu marquer de façon toute particulière l’environnement du Trophée placé sous la présidence d’Andreas Larsson, le meilleur sommelier du monde en titre. Le Suédois s’avouait « surpris par le potentiel général des six candidats en finale. Le vainqueur a beaucoup de connaissances, maintenant, il doit simplement apprendre à canaliser la façon de les partager avec les clients. »
Le lauréat à qui l’avenir sourit a notamment associé à son succès les sommeliers du restaurant ‘Les Ambassadeurs’ de l’Hôtel de Crillon. « Les conseils de David Biraud et Antoine Pétrus m’ont donné de la rigueur dans le travail et beaucoup de méthodologie », soulignait-il d’ailleurs.
Et le garçon qui a la tête sur les épaules, une fois sa victoire savourée, expliquait le sens qu’il souhaite donner à sa carrière professionnelle. « La prochaine étape sera l’obtention d’une licence en exploitation et encadrement dans une entreprise hôtelière de luxe. Les bases ainsi acquises me permettront, je l’espère, de concrétiser mon rêve en ouvrant mon propre restaurant sur la thématique du vin… »
D’ici-là, c'est-à-dire en novembre prochain, Pierre Vila Palleja, les cinq autres finalistes ainsi que Franck Ramage, son professeur à Paris, auront pris la direction de l’Australie. Avec une générosité sincère, Michel Chapoutier offrant ainsi à tous la possibilité d’aller à la découverte des vignobles qu’il possède là-bas mais également de participer au concours des grands vins de la région de Victoria. « Il est important que les jeunes sommeliers aient l’esprit ouvert, explique le créateur du Trophée, et c’est pour cela que nous les amenons à l’autre bout du monde. Pour élargir leurs connaissances et comprendre que le vin doit désormais se penser et s’appréhender à l’échelle du monde. Leur crédibilité le jour de leur entrée dans l’entreprise passera aussi par ce regard qui ne s’arrêtera pas seulement aux frontières de la France. »
Cet homme dont le nom est aujourd’hui l’un des symboles du vignoble de Tain l’Hermitage espère que ces coups de pouce ainsi donnés aux jeunes porteront un jour leurs fruits. Et que l’un des lauréats du Trophée Chapoutier décrochera un grand titre.
1,2/ Pierre Vila Palleja
3/ Mickaël Grou
4 / Clément Thomassin
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