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Champagne Lanson

01/12/2016
Verticale de grande noblesse

Entrer chez Lanson c’est pénétrer dans la grande histoire du Champagne.

A. Rosengren et Hervé Dantan

Fondée en 1760 par François Delamotte à partir d’un domaine propre sis à Cumières et Ay, la Maison adopte la Croix de Malte comme emblème lorsque Nicolas Louis Delamotte, fils cadet de François, et Chevalier de cet ordre hospitalier, en prend les rênes en 1798. Lorsque Jean-Baptiste Lanson, associé des Delamotte, reprend la Maison au début du XIXe siècle et lui donne son nom définitif, celle-ci jouit d’une réputation internationale et d’un contrat d’exclusivité avec Percy Fox au Royaume-Uni qui en fait le Champagne de Buckingham Palace !

Aujourd’hui Lanson, c’est près de cinq millions de bouteilles dont 80 % sont vendues à l’export. Les assemblages sont à dominante de Pinot Noir, mais contiennent au moins 30 % de Chardonnay, pour la fraîcheur et l’équilibre. Le joyau de la maison est le Clos Lanson, véritable jardin secret d’un hectare situé au cœur de Reims, face à la cathédrale, qui produit un 100 % Chardonnay, vinifié en fûts de chêne, dont le millésimé 2006 – premier millésime de cette cuvée – a été produit à  précisément 7 870 flacons numérotés.

L’autre titre de noblesse de la Maison est sa Noble Cuvée, élaborée en Blanc de Blancs, en brut et en rosé, exclusivement à partir de parcelles grands crus et qui se veut la quintessence du style Lanson par sa fraîcheur et son fruité. Hervé Dantan, Chef de Cave, a justement convié Arvid Rosengren, Meilleur Sommelier du Monde 2016, a une dégustation verticale des cuvées Blanc de Blancs et Brut.

La remontée du temps commence par les Blancs de Blancs en millésime 2002. La cuvée est un assemblage de grands crus, tels Avize, Cramant, Le Mesnil-sur-Oger, Oger et Chouilly, vinifié sans fermentation malolactique, puis vieilli dix ans en cave et encore au moins un an après dégorgement. D’emblée Arvid Rosengren loue le vin pour sa pureté et note combien il est ouvert pour un 2002. Le 1997 est un vin rare. Toutes les Maisons n’ont pas fait un millésime cette année-là. Non qu’elle ne le méritât pas mais 95 et 96 avaient offert deux millésimes consécutifs de grande qualité. Le 1994 est une superbe surprise pour Arvid. L’année avait été fraîche et humide, mais le vin est « souple, équilibré, agréablement vineux », souligne-t-il. Le 1990 est immense. « Un grand vin, très complexe, massif au premier abord mais avec une fin de bouche toute en fraîcheur et en légèreté », dit Arvid Rosengren. Enfin le 1989 vient clore cette superbe série par un vin plus riche et plus doux, reflet d’une année chaude.

La Noble Cuvée Brut de Lanson est un assemblage conçu en 1979 et toujours respecté depuis : 70 % de Chardonnay Grand Cru et 30 % de Pinot Noir en provenance exclusive de Verzenay. Hervé Dantan ouvre la série avec le 1998, très équilibré. Puis vient le 1995 qu’Arvid Rosengren juge « parfait pour aujourd’hui », « sa faible acidité et son équilibre le rendent très attractif. ». Le 1988 sort du lot. Issu d’une grande année, il est « impressionnant et excellent mais peut encore vieillir », selon Arvid. Enfin, le 1981 clôt la dégustation sur un millésime rare, issu d’une petite récolte et d’une année fraîche, mais qui 35 ans plus tard, donne un vin « étonnant et surprenant, ayant gravi une marche d’évolution supplémentaire par rapport au 1988 et très difficile à identifier à l’aveugle ».

Au sortir de ce magnifique voyage dans le temps Arvid Rosengren reste sous le charme. « Pour être honnête, j’avais quelques appréhensions car Lanson est une de ces maisons soucieuses de l’image autant que du produit, mais cette verticale était fantastique. Le Blanc de Blancs 1990 était exceptionnel, parfaitement équilibré. J’ai aussi beaucoup aimé le 1994, alors que ce millésime est considéré comme plutôt quelconque. Même chose pour le brut 1981, un vin superbe d’une année que l’on déguste rarement. Parmi les Noble Cuvée Brut, le 1988 est un monument, au-dessus du lot. Mais je suis impressionné par l’ensemble de ces vins. Ce fut un grand moment de dégustation.»

Gérald Olivier

 

www.lanson.com