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Maison Joanne

12/15
Rencontre d'esthètes

Visant l'excellence, la maison fondée en 1862 par Paul Joanne s'est concentrée sur les Grands Crus à partir des années 90. Cinq générations se sont succédé et elle est aujourd'hui dirigée par les trois frères Castéja, Pierre Antoine, Olivier et Eric.

Bernard Magrez et Paolo Basso

Pour satisfaire une clientèle internationale forcément exigeante en matière de grands vins, Joanne a fait des investissements colossaux pour créer un espace de stockage d’une superficie totale de 14 500m², entièrement climatisé, à température constante du sol au plafond. Pour assurer une traçabilité sans faille des bouteilles et des caisses pendant leur période de stockage chez Joanne, l'entreprise s'est équipée d'un système de lecture optique qui retrace les moindres mouvements et températures, de l'entrée en stock à la livraison au client final. Abritant quelque 6 millions de bouteilles pour 4000 références, les lieux sont hautement sécurisés.
Aujourd'hui Joanne figure à la 2ème place du classement des Douanes pour son CA export, derrière Castel. En 2009, une filiale a été créée aux Etats-Unis et la maison est également implantée en Chine et à Hong Kong.

Pierre Antoine Castéja, Bernard Magrez et Paolo Basso.

La maison est devenue un acteur incontournable de la place de Bordeaux, et notamment pour les Primeurs. Tous les ans à cette période, l'entrepôt devient le théâtre particulier de dégustations privilégiées pour quelques clients triés sur le volet. Une douzaine de salons éphémères sont installés dans les allées du chais. Les vins sont servis à une température de 17,5° (telle que contrôlée précisément) et les bouteilles sont manipulées avec la plus grande précaution par un personnel qualifié.

Pour la famille Castéja, tout n'est pas qu'affaire de business. C'est avant tout une histoire d'amour. Amour pour le vin (la famille est propriétaire de châteaux dans le Bordelais), les bonnes choses, les belles œuvres. Joanne est l’un des mécènes de la Cité des Civilisations du Vin (en cours de cons­truction à Bordeaux), que la société considère comme un formidable outil pédagogique et culturel. Grand amateur de photo, Pierre Antoine utilise ses entrepôts comme galerie: d'immenses photos macro de vrilles de vigne jalonnent le parcours. A l'entrée, un espace d'exposition temporaire pour des artistes locaux ajoute à l'enchantement que l'on ressent déjà, entouré de ces grands crus qui reposent là.

Rien d'étonnant alors, dans cette atmosphère artistique, que trois esthètes et épicuriens se soient retrouvés autour d'un déjeuner en avril dernier. Pierre-Antoine avait convié le Meilleur Sommelier du Monde en titre, Paolo Basso, à se joindre à une autre figure majeure du monde du vin: Bernard Magrez, un homme qui en impose par son regard vif et son parcours autodidacte.

En guise d'apéritif, Pierre Antoine a d'abord donné l'occasion à Paolo Basso d'un tour d'horizon des millésimes 2014 de quelques châteaux emblématiques du Bordelais, dont les propriétés des vignobles Magrez.

Les trois hommes, tous orfèvres du vin, ont ensuite pu échangé au sujet de leurs projets respectifs. Paolo Basso a raconté la genèse de sa première cuvée «Il Rosso di Chiara», Bernard Magrez a évoqué l'ouverture de la Grande Maison avec Joël Robuchon, ainsi que son Stradivarius «Fombrauge», s'est amusé du passage du 1er marathon de Bordeaux dans ses vignes à Pape Clément... L'atmosphère s'est faite plus complice et l'homme aux 41 vignobles a confié ses débuts difficiles qui lui ont donné la «gnaque» pour se const­ruire, autant lui-même que son empire. Et c'est à l'évocation de l'Italie, terre natale de Paolo Basso, que les esprits conquérants du Meilleur Sommelier du Monde et de l'artisan de vins d'excellence se sont connectés. A suivre...

Sylvia van der Velden

 

— www.joanne.fr —