Année après année, dans le respect des traditions, le Domaine s’agrandit tout en gardant l’esprit de la structure originelle. Les bâtiments d’exploitation se modernisent pour accueillir la vendange des 10.000 pieds à l’hectare. Par sa situation géographique, le terroir particulier, compliqué, hétérogène, constitué de graves profondes sur certaines zones et d’argile sur d’autres, oblige l’équipe à s’adapter tous les ans. «Le maître motreste 'l’observation', explique Olivier Bernard. Notre remise en question est permanente pour comprendre la sensibilité de chaque millésime, comme le 2011, par exemple. Les hommes peuvent influencer le style du vin. En ce qui me concerne, les grands vins et les plus grands terroirs sont ceux où l’homme doit être uniquement un révélateur. En 2009 et 2010, la nature a permis d’aller assez loin. En 2011, il fallait corriger ses excès et donc intervenir.»La clairière, aux températures plus froides au printemps et plus chaudes en été que les autres parcelles, accuse parfois 15 jours d’écart avec Château Haut-Brion ou encore 10 jours avec Château Carbonnieux, très proches à vol d’oiseau.
«Nos terroirs de blancs sont capricieux. Il nous faut prendre des risques pour obtenir une belle maturité.
Travailler sur la précision, effectuer des tries rigoureuses aux vendanges.
Notez que pour 1 hectare de vigne rouge, un vendangeur effectue 200 à 300 heures de travail au Domaine. Sur les blancs, nous sommes environ à 1.000 heures, voire davantage, avec plus de 5 tries! Le débourbage léger s’effectue en barriques installées en chambre froide. Puis l’élevage se déroule sur lies, toujours en barrique.
Un réel travail d’orfèvre sur le terrain que l’on révèle barrique par barrique. Je recherche l’élégance, la précision, la finesse et le potentiel de nos vins blancs.»
Olivier Bernard tient à préciser qu’il vit à l’année sur place et connaît ses vignes au pied près, tout comme son équipe, présente depuis le début.
Il croit à la qualité du fruit.
«Un grand vin doit être une évidence. Il faut préserver l’éclat du millésime. Comme un grand tableau que l’on comprend différemment en prenant du recul, le vin doit permettre à l’homme de rêver. J’aime les vins avec un côté aérien. Quand ils sont trop terriens, ils m’ennuient », confirme-t-il.
Domaine de Chevalier:
40 ha – Cru classé de Graves
En blanc: 70 % Sauvignon et 30 % Sémillon de superbe blanc en 2011 avec une pureté de fruits. Un grand millésime pour la propriété.
En Rouge: 62 % Cabernet Sauvignon, 32 % Merlot, 3 % de Petit Verdot et 3 % de Cabernet Franc. En 2011, un millésime classique signé Domaine de Chevalier pour les puristes. Deuxième vin l’Esprit de Chevalier.
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