Château Petit Bocq : une success story dans la continuité

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Portrait de vignerons

Portrait de vignerons Saint-Estèphe

Château Petit Bocq

Une success story dans la continuité

Au départ, en 1989, ce n’était qu’une maison de vacances, un havre de paix, en Haut-Médoc, à Saint-Seurin de Cadourne. Puis des rencontres avec Bruno Lemoine, lorsqu’il était à la direction technique du Château Montrose, et Pascal Berteau ont peu à peu pesé dans la balance. Gaëtan Lagneaux, talentueux médecin d’origine belge et voué à un grand avenir dans le milieu médical, décide en 1993 d’investir dans sa deuxième passion: le métier de vigneron.

Dès le départ, ses parents Jacques et Marie le soutiennent à tous les niveaux: financièrement, dans le choix des parcelles et dans ses avancées viticoles. De quelques arpents de vignes en Haut-Médoc, certains propriétaires lui conseillent d’investir dans une appellation communale. Idéaliste, créateur de vin, son choix se portera sur Saint-Estèphe. En vingt ans, il totalise 90 parcelles de vignes amoureusement choisies, acquises avec l’aide de ses parents, plus pragmatiques et gestionnaires, qui l’ont suivi dans son rêve.
Une mosaïque de 18 hectares en Cru Bourgeois qui flirte avec des voisins célèbres de l’appellation et qui s’équilibrent entre Merlot et Cabernet Sauvignon. Multitudes de plots, exclusivement travaillés pour le grand et unique vin de la propriété, ce qui impose chaque jour une attention précise et consciencieuse pour ce vignoble morcelé dans la complexité des terroirs de Saint-Estèphe.
En tant que médecin, humaniste et vigneron, travailler dans un esprit durable et environnemental était une évidence. En 2003, Gaëtan obtient la reconnaissance de Cru Bourgeois Supérieur et une coccinelle stylisée vient imposer ses ailes dans la communication et sur le mur de la propriété. Un symbole de l’engagement respectueux envers la nature.

Marie et Jacques Lagneaux épaulent les débuts de leur petit-fils Adrien,
comme ils l’avaient fait pour leur fils Gaëtan.

En 2010, il choisit une nouvelle communale… Avec son nom prédestiné et une touche d’humour, il crée Lagneaux à Pauillac, un vin «d’enclos» d’à peine un hectare. Un petit bijou, une œuvre d’art de 3.000 bouteilles, qu’il a pu réaliser grâce aux progrès acquis à Petit Bocq… une révélation! Le 2010 notamment est époustouflant. Un vin majoritairement Merlot dont l’harmonie ne cessera de se dévoiler au fil du temps.
En quête incessante du plus juste, Gaëtan voulait atteindre les 20 hectares, planter du Petit Verdot, restructurer les bâtiments pour en faire un petit village dans le village, entre chai, maison d’habitation, lieu de stockage, rue de la Croix de Pez. Sans compter l’extension du chai de Lagneaux à Pauillac. La relève pointe son nez avec les mêmes ambitions et déterminations: Adrien.

Comme son père, il passait, enfant, des vacances dans le vignoble; il a suivi des études linguistiques et termine un master. Peu à peu, l’évidence s’est dessinée et cette année, vingt ans après les débuts de Gaëtan, Adrien décide de s’installer sur place pour reprendre la propriété et l’histoire entamée. Lui aussi veut comprendre l’ensemble des tâches et participe au travail de l’équipe dirigée par Philippe Mottes, régisseur, et le maître de chai Ramon Rojo, qui a œuvré depuis les toutes premières heures au côté de Gaëtan Lagneaux.
De “l’inconnude Saint-Estèphe” à “la révélation des vins de Petit Bocq”, Adrien veut continuer l’histoire de la coccinelle et des vins de son père. Une success story dans la continuité… où Adrien, aimant les langues, saura promouvoir à travers le monde Château Petit Bocq, dont le 2012 se goûte avec plaisir actuellement, et la cuvée confidentielle Lagneaux.
Florence Varaine
Crédit photo: Guy Charneau