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Château La Rose Sarron : comment redonner vie à un terroir jadis reconnu excellent…

06/15
Portraits de vignerons

Portraits Saint-Pierre-de-Mons







Château La Rose Sarron

Comment redonner vie à un terroir
jadis reconnu excellent…


Philippe Rochet Dès le XXe siècle, la commune de Saint-Pierre-de-Mons, dans la région sud des Graves, était réputée pour ses vins blancs. Des blancs secs, mais aussi des blancs liquoreux qui, jusqu’en 1939, pouvaient revendiquer l’appellation Sauternes. Philippe Rochet, propriétaire des lieux, a retrouvé dans l’édition de 1868 du Féret, bible des vins de Bordeaux, la mention Cru Bourgeois artisan rattachée à la qualité des vins blancs.
L’histoire n’a pas conservé cette mention et la propriété disparaît, ses vignes avec. Il faut attendre 1986, connaissant le passé et observant la qualité du terroir, pour que sur cette belle croupe de graves, d’argile ou parfois limoneuse, la vigne soit replantée pour élaborer des vins rouges et, sur les parties gravelo-siliceuses, en Sauvignon et Sémillon qui produiront les blancs dans l’esprit des grands vins de jadis.
Le nom même de la propriété, La Rose Sarron, atteste de la présence historique des vignes, le mot “sarrot” évoquant le tablier de maître de chai et la rose rappelant les rosiers en bout de rang de ceps, annonciateurs de l’arrivée malencontreuse d’oïdium.
Après plantation et restructuration du vignoble, qui compte actuellement 11 hectares en blanc et 29 en rouge, la propriété prend une nouvelle dimension grâce à de gros travaux en 2008: cuvier, chais à barriques, bâtiments de stockage… Des investissements pour valoriser encore davantage le potentiel du domaine, mais aussi pour affiner le maillage parcellaire et créer deux cuvées: Anaïs et Damien, les prénoms des enfants de Philipe Rochet.
Cuvée de 3 hectares sélectionnés de 60 % Sémillon et 40 % Sauvignon pour Anaïs, vin blanc élevé en barrique avec macération pelliculaire permettant aux arômes de fruits d’être plus expressifs. La cuvée Damien, rouge cette fois avec 50 % Cabernet et 50 % Merlot, subit une fermentation malolactique et un élevage réalisés en barrique sans que pour autant celle-ci domine le vin.
Deux cuvées bien nommées, sachant que les enfants de Philippe reprendront peu à peu le flambeau pour la production des vins de Graves du Château La Rose Sarron et la commercialisation sur des salons comme celui de la porte de Versailles, ainsi que la participation au Concours des Meilleurs Vins et Spiritueux français en Asie où le 2012 a décroché la médaille de bronze, ou au Trophée des Grands Crus de Graves qui, en 2013, a récompensé les millésimes 2010 en rouge et 2011 en blanc.
Un juste retour du travail de fond entrepris il y a maintenant près de trente ans… un métier de patience et de persévérance.
Florence Varaine


— www.la-rose-sarron.com —