Un simple regard depuis le belvédère avec vue plongeante sur l’ensemble du vignoble et l’on comprend que le Château Haut-Marbuzet a son histoire... Propriété des Duboscq depuis 1952, c’est l’aventure d’une famille de passionnés et de précurseurs qui a bâti l’une des plus belles références de Saint-Estèphe.
Appartenant depuis 1825 aux Mac Carthy d’origine irlandaise, le Domaine de Marbuzet est vendue en 1848 en 11 lots. 100 ans plus tard, Hervé Duboscq, autodidacte désargenté au «talent de la viticulture», se porte acquéreur en rente viagère des 7 ha de la parcelle de Haut-Marbuzet. L’histoire du Château et de la famille Duboscq commence… Il faudra 45 ans à Hervé et à son fils Henri pour reconstituer l’ensemble du domaine d’origine avec ses 66 ha de vignes.
A proximité des Châteaux Montrose et Cos d’Estournel s’étend le terroir exceptionnel de Haut-Marbuzet; Graves Günziennes, terre argilo-calcaire et une exposition vers l’Est sur la «rivière Gironde» donnent à la vigne ce parfait équilibre entre chaleur et humidité. Pour les vendanges, ce sont 100 personnes et presque toujours les mêmes qui ramassent, trient le raisin en sortie des rangs de vigne avant une 2ème trie à l’entrée du chais sous l’œil avisé de Henri et de ses fils Hugues et Bruno. 25 cuves en ciment, construites en 1961 et d’origine, permettent une vinification parcellaire et par cépage. La fermentation est entièrement naturelle sans aucun ajout de levure industrielle, comme on la pratique chez les Duboscq depuis 60 ans.
A 71 ans et 53 millésimes à son actif, Henri, qui, quand on l’interroge sur sa formation, répond «Mais je suis le fils d’Hervé Duboscq», continue à assembler ses vins jour et nuit s’il le faut, dans une salle de dégustation attenante au cuvier et pensée en conséquence.
Mais ce travail d’orfèvre n’est pas terminé puisque le choix des barriques d’élevage (15 à 18 mois) est déterminant et donne aux vins de la propriété leur spécificité: 100 % de barriques neuves issues de forêts de chênes français différentes selon le millésime et choisies par Henri pour atténuer la virilité des tanins des vins de Saint-Estèphe.
Henri «l’artiste-peintre» du Château, Hugues et Bruno à qui il continue de transmettre son savoir et sa culture de Haut-Marbuzet, font le vin qu’ils aiment n’en déplaisent à leurs détracteurs! Un vin «féminin, rond et onctueux» que ses amateurs vont apprécier comme tel dans ses 5 à 6 premières années puis qui retrouvera les caractéristiques des vins de Saint-Estèphe après 10 ans. Ce qui fait dire à Bruno: « Mes amateurs préférés de Haut-Marbuzet: ceux qui savent l’apprécier à ces 2 périodes».
Les amateurs, ils sont nombreux avec 25000 clients dont 10000 fidèles: particuliers, cavistes, restaurateurs mais aussi la Présidence de la République, l’Hôtel Matignon ou le Parlement Européen. C’est Hervé qui a commencé à développer ce circuit de distribution au milieu des années cinquante, vrai précurseur avec Henri de la vente directe et de l’oenotourisme.
Et l’histoire se poursuit avec l’acquisition en 2006 d’une propriété de 14 ha en Nord Médoc, le Château Layauga devenu Layauga–Duboscq, une nouvelle aventure…
Valérie Massot Germe
Visite et dégustation toute l’année sur rendez-vous.
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