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Château Goubau : une histoire de passion

06/11
Vigneron
Vigneron Castillon-Côtes de Bordeaux

Château GOUBAU
UNE HISTOIRE DE PASSION

Au sommet du plateau de Saint-Philippe-d’Aiguilhe, point le plus élevé de la Gironde à 100 mètres d’altitude, Château Goubau apparaît au détour d’un chemin bordé d’ifs qui serpente au milieu des vignes. C’est l’un des plus beaux sites de la région bordelaise.


Deux grands chiens de chasse viennent m’accueillir, bientôt suivis de leurs maîtres.

Béa et Stéphane Goubau viennent du Nord, de Belgique exactement. Grands connaisseurs et collectionneurs de vins du monde entier, ils ont toujours eu un faible pour la finesse et la complexité des vins bordelais. Et puis un jour : «Un ami nous a téléphoné un lundi matin pour nous dire qu’un joli petit Château était en vente à Bordeaux. Alors nous sommes venus voir… » se souvient Stéphane. Lors de sa première visite, en mai 2005, le couple tombe instantanément amoureux de l’endroit, du terroir, des personnes et de l’infrastructure qu’il y trouve. Les sols du vignoble, prolongement direct du plateau qui abrite les plus grands domaines de Saint-Émilion, sont d’une qualité exceptionnelle. Bien qu’exposé en permanence au soleil, le vignoble bénéficie d’une légère brise, constante, évitant toute surchauffe des raisins et permettant la dissipation rapide de l’humidité stagnante du matin.


Béa et Stéphane Goubau

Par ailleurs, le sous-sol argilo-calcaire permet une régulation hydrique idéale maintenant la fraîcheur au niveau des racines et permettant à la vigne de bien résister à la sécheresse. C’est pour les Goubau l’occasion de transformer leur passion pour le vin en création de leur propre produit. La décision ne tarde pas: «Nous avons acheté immédiatement!». Mais si le terroir de Château Gerbaÿ – comme il s’appelait à l’époque – convient parfaitement pour la production d’un vin de qualité, son ancien propriétaire vendait principalement ses vins en vrac et privilégiait la quantité. Des transformations s’imposent! En tout premier lieu, pour symboliser le renouveau du domaine, le couple le rebaptise «Château Goubau». Puis il se lance dans d’importantes rénovations et de lourds investissements en termes de matériel, dont un outil d’exceptionimporté d’Italie et unique à Bordeaux : 2 cuves inox horizontales Oenomost de 100 hectolitres, avec pales de rotation assurant une immersion totale automatique du moût et l’injection régulée d’oxygène. Avec un réglage électronique de la température pour chaque cuve, cette installation ultrasophistiquée permet un refroidissement instantané du moût en continu. A peine 20 propriétés dans le monde disposent d’un tel équipement!
«Mais la plus grande transformation et la plupart du travail, confirme Stéphane, ont eu lieu dans les vignes. Nous les avons complètement restructurées. Nous voulions faire du vin de la façon que nous croyions juste, c’est-à-dire que nous avons adopté une démarche bio. Nous souhaitions bien sûr faire un bon vin, il était donc nécessaire de travailler le vignoble et de réduire le rendement pour récolter la qualité au lieu de la quantité. Nous avons relevé le palissage des ceps pour augmenter la surface foliaire, permettant ainsi une meilleure photosynthèse.»




De nouvelles techniques de conduite de la vigne ont été mises en œuvre: l’ébourgeonnage de fin d’hiver, l’effeuillage du mois de juillet et les vendanges vertes du mois d’août. Deux tables de tri, l’une vibrante et l’autre classique et allongée, emmènent les raisins à pleine maturité dans un état sanitaire irréprochable vers une vinification qui allie tradition aux méthodes modernes.
La vendange est macérée à froid (8°) durant 6 jours avant le début des fermentations. Ensuite, la mise en œuvre de trois méthodes de vinification a pour but d’obtenir un vin équilibré de très grande qualité. Une partie de la vendange est vinifiée de façon traditionnelle en cuves bois (foudre) tronconiques ; une autre partie fera sa fermentation alcoolique en fût de chêne neuf permettant une prise de gras remarquable et dès le départ une stabilisation de la couleur ; la troisième partie fermentera dans les fameuses cuves Oenomost qui permettent de préserver au maximum les arômes et une meilleure extraction des tanins du fruit.
Le domaine est aujourd’hui dans sa 3ème année de conversion bio, suivi par ECOCERT. Il obtiendra sa certification en 2011 pour toute la propriété. « L'agriculture biologique exige beaucoup plus de travail, d'observation et de soin que l'utilisation de pesticides, explique Béa en souriant. Il a fallu persuader le personnel de l’intérêt des nouvelles méthodes. L’aider et le guider pour qu’il change d’esprit et d’habitudes en s’adaptant à la viticulture biologique a été le plus difficile!».
Conseillés par Pascal Poussevin et Jean-Michel Ferrandez, œnologues respectés dans la région bordelaise, Béa et Stéphane Goubau exploitent avec passion leurs 12 hectares plantés à 90 % de Merlot, 5 % de Cabernet Franc et 5 % de Cabernet Sauvignon. Ils projettent même de planter cette année une parcelle de Petit Verdot sur une butte ensoleillée. Leur but avoué est de produire un des meilleurs vins de l’appellation Castillon-Côtes de-Bordeaux, qui, compte tenu du terroir du domaine et de la qualité de leur travail, pourrait s’apparenter à un vin de Saint-Émilion, mais à un prix plus abordable. Et pour avoir goûté sur place le tout jeune 2010, déjà débordant d’arômes subtils, je n’ai aucun doute quant à la réalisation de leurs espoirs.

Dominique Peyral-Bon



Vignobles Goubau
78 Lieu-dit Gerbaÿ
33350 GARDEGAN ET TOURTIRAC
Tél. : 00 33 5 57 40 27 16

Mob. : 00 32 477 78 96 08
Fax : 00 33 5 57 40 66 39
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