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Château de Cayx

10/14
la majesté aux trois étoiles

Portrait de vignerons


CHÂTEAU DE CAYX

La Majesté aux trois étoiles



L’histoire commence par une belle rencontre entre une souveraine et un enfant du pays, homme du vin, passionné d’art et de poésie. Ensemble ils ont scellé le destin de Château de Cayx et ont œuvré à la reconnaissance de leurs vins.


Le Château de Cayx est adossé à flanc de collines, dans un méandre du Lot, au-dessus de Luzech. Cette majestueuse demeure trouve ses origines au XVe siècle où elle était alors un fortin destiné à contrôler la navigation sur le fleuve en contrebas. Le Château doit sa beauté d’aujourd’hui au patient travail de recons-truction de la reine de Danemark et le prince consort Henrik qui l’ont repris en 1974.

Le prince, descendant d’une famille de la région, Les Monpezat, est un amoureux de ce terroir. Il a courageusement entrepris de replanté la totalité du domaine, et a été un des premiers à essayer de réintroduire les blancs à Cahors. En effet historiquement, Cahors faisait du blanc avant le phylloxera, et le sol particulièrement propice à sa production. Les terroirs de Cahors sont traversés par la même veine calcaire que Sancerre. Cette caractéristique exceptionnelle a été soulignée par le spécialiste Claude Bourguignon. Ce dernier qualifie en 2012 le Cahors blanc de «Bourgogne du Sud-Ouest» faisant ainsi des émules auprès des jeunes vignerons alors que le prince avait pressenti le potentiel depuis longtemps!

Grâce au travail de reconstruction entrepris par le couple royal, le domaine s’appuie aujourd’hui sur une surface plantée de 22 hectares. Pour les rouges la majorité va bien sûr au Malbec, complété le Merlot et le Tannat. Le vignoble s’étend des deuxièmes terrasses en bordure de Lot jusqu’aux sols plus élevés au pied des cones d’éboulis calcaires. Avec une exposition plein sud, et son adossement au causse, il est protégé du vent du Nord. Le Château de Cayx a opté pour une densité de plantation pour certaines parcelles de 6.600 pieds / hectares, soit bien supérieure à l’appellation qui demande 4.000 pieds / hectare. Le but est d’obliger la vigne à lutter pour se renforcer face à la concurrence. En parallèle, la maison a fait le choix d’un travail des sols sans intrants. Enherbement partiel des rangs et labour pour les meilleures parcelles complètent la politique menée. Pour la plante, l’équipe applique une agriculture la plus raisonnée possible.

Le Château de Cayx a connu un vent de renouveau avec l’arrivée en 2007 de Guillaume de Monpezat-Bardin un ancien directeur de Baron Philippe de Rothshild, et en 2010 de l’œnologue Alexandre Gélis du Château Lagrézette. Ensemble ils vont travailler à l’amélioration du vin et à la création de cuvées prestigieuses.

En 2011 deux cuvées d’excellence ont ainsi vu le jour. La Cuvée Royale, 1.200 bouteilles produites, n’est vinifée que les meilleures années. Il n’y en a pas eu en 2012 et 2013, peut-être en 2014. Produite à partir de seulement 30 ares, ce 100 % Malbec bénéficie, dès le raisin, des meilleurs soins. Effeuillage à la main, cheval pour le travail du sol, vendanges manuelles, grappes triées et égrenées à la main. Après une macération à froid de 3 à 4 jours pour l’extraction de la couleur et du fruit, la fermentation alcoolique intervient à 26° pendant 6 à 15 jours au cours duquel seront procédé 2 à 3 pigea­ges manuels. Après une dernière macération à chaud à 32°, le vin passe tout de suite en barriques neuves pour deux ans.

La Cuvée Majesté 100 % Malbec est produite à 4.000 bouteilles par an en moyenne. Après des vendanges manuelles et un passage en foudre par gravité pour le respect de la baie, elle subit la même vinification que la cuvée Royale. La grande attention apportée au raisin et l’élevage font de ce vin un bel exemple de ce qui se fait de mieux en Cahors. Le millésime 2011 a obtenu 3 étoiles au guide Hachette Sélection 2015 et un coup de coeur. En blanc, la cuvée Altesse est le fin du fin de la maison. Après des vendanges à la main en cagette, le raisin passe la nuit au froid à 6° puis est pressé le matin. La vinification et l’élevage se font en barrique pendant 8 mois. Le premier millésime fut 2011… et il n’y en a pas eu d’autres, 2012 et 2013 n’étant pas suffisamment qualitatifs pour la cuvée. Alexandre Gélis a bon espoir pour 2014.La gamme se complète par Château de Cayx en rouge, Les Marches de Cayx, le second vin, et la Cigaralle, un 100 % Chardonnay. Leur cuvée Majesté pourrait vieillir 10 ans, le Château de Cayx 5 à 10 ans. Mais le château préfère faire des vins prêt à boire. Selon Guillaume Bardin, les consom­mateurs reviennent de l’idée des vins à garder. Ils veulent des vins qu’ils puissent apprécier tout de suite.

Alexandre Gélis nous confie que «la qualité des vins vient de la qualité du raisin lui-même. Nous opérons une vinification respectueuse du fruit originel, et n’intervenons que très peu. Nous n’effectuons par exemple que trois soutirages sur 14 mois. Notre vin n’est pas un vin technique, il n’est que l’expression de notre terroir et du fruit qui en est issu.» Le Château de Cayx exporte 85 % de sa production. Historiquement, le vin fonctionne bien au Danemark car le peuple est fier de ce vin français et issu des vignes de leur Prince. Mais le plus gros marché est maintenant la Chine. Le Château de Cayx possède ses boutiques estampillées au nom du domaine Château de Cayx. Et le vin a du succès! Le rouge profond est un signe d’excellence pour les Chinois; ils ont surtout un grand respect pour les familles royales et sont très impressionnés par l’étiquette du château, dessinée par la reine elle-même. Grand amateurs d’art et artistes eux-mêmes, le couple royal a su insuffler dans le travail du vin la sensibilité permettant au Malbec d’exprimer toute la finesse et la rondeur dont il est capable.

Sylvia van der Velden

Château de Cayx

Caïx • 46140 Luzech
Tél : +33 (0)5 65 30 52 50

www.chateau-de-cayx.com