Vigneron Bordelais - Premières Côtes de Blaye
Château CANTINOT
Depuis le 19e siècle, l’esprit d’entreprise familial, par la création d’une société de commerce d’eaux-de-vie puis d’une flotte de bateaux transportant des vins sur les mers du monde entier, démontre que Yann est le digne descendant côté mer. Côté terre, Florence est issue d’une famille de négociants bien installée dans le Bordelais. Tous deux, avec leurs enfants, décident en 2002 d’acquérir Château Cantinot, belle demeure bourgeoise entourée de vigne d’un seul tenant. Sur ce terroir de grave, de sable, d’argile et de calcaire, le Merlot parfois s’enracine dans les veines d’argile bleue, et côtoie le Cabernet Sauvignon et le Cabernet Franc. L’estuaire est proche, le terroir est là. À force de travail, de pugnacité, d’investissement - souvent en autofinancement - la propriété augmente en superficie, les chais s’adaptent à l’exigence d’une vinification et d’un élevage bien maîtrisés. D’une sélection parcellaire plus poussée, les Tours de Cantinot viendront s’ajouter à la gamme. Puis les vignes du château Haut Boutet, petit frère d'un style plus fougueux, et depuis janvier 2010, le château Capon au vin de plaisir, entreront dans les trente hectares que Nicolas, leur fils, après avoir fait ses armes au château La Tour Carnet, vinifie et élève. Ayant conscience qu’il ne peut élaborer que des vins en osmose avec le terroir qui se présente à lui, dans les pas de son père il arpente sans cesse les vignes, pour mieux les comprendre et transcender la richesse et la matière qu’elles peuvent apporter. Les vinifications sont élaborées en cuves tronconiques, en foudres, en barriques de format non bordelais. 
Olivier Dauga, oenologue et consultant au surnom évocateur de « faiseur de vin», aime la tradition, le terroir, et respecte ce que la nature lui donne afin de valoriser de beaux breuvages dans les flacons. Un avis extérieur et impliqué dans l’esprit des vins de Cantinot. C'est avec ses conseils que Florence et Yann, toujours animés de cette envie d’entreprendre, ont donné naissance au dernier de la gamme…
«Orbite» (prononcez à l’anglaise). C'est LA production très “confidentielle” par excellence, issue d'une vinification “hors normes” : des grappes entières entonnées dans des micro-vinificateurs de 710 litres sur vérins rotatifs (prototype à 3.500 € pièce) qui seront ensuite élevées en barrique de 300 litres. «Le vin a beaucoup de corpulence, de race, de fruit, de couleur et une palette aromatique vaste, il faut dompter sa puissance. Le 2009 est à 50 % Merlot et 50 % Malbec. Le 2010, est 100 % Cabernet Sauvignon. Nous pensons créer un vin d’exception» explique Florence.
«Orbite se distingue également par un assemblage différent à chaque millésime. C'est donc un vin unique en son genre, long en bouche, soyeux à souhait. La vraie cuvée des palais les plus exigeants…» commente Yann (sortie du premier millésime - le 2009 - fin 2011).
Voir une fratrie jeune impliquée dans une propriété, surtout en ces temps de crise dans les vignobles, est assez rare pour être souligné : Tristan gère la partie commerciale et sillonne les Etats-Unis, l’Asie, l’Europe du nord (excepté la Belgique où de nombreux autres vins de Bordeaux sont très présents) et bientôt l’Australie. Sophie termine ses études et prendra en charge les sept futures chambres d’hôte ainsi que la partie réceptive de la propriété. Alexis, lui, a choisi le professorat d’histoire-géographie mais, malgré une implication plus lointaine, il participe indirectement à la propriété… Belle cohésion que celle de ces deux générations qui œuvrent sur la même terre ! «Chez nous rien n’est systématique, que ce soit dans les vignes, aux chais ou dans les décisions collégiales» confirme Florence.
Histoire de respect, Histoire de famille, pour la continuité d’une belle aventure… sur les terres blayaises ventées par les embruns de l’estuaire de la Gironde et l’Océan Atlantique…
Florence Varaine
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