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Un vin d’auteur du bout du monde

01/12
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Monde Chili



Un vin d’auteur du bout du monde
Le Montsecano est considéré comme un des meilleurs Pinot noir du Chili. Un cépage seulement, pour une petite vigne qui fonctionne en biodynamie, créée par 4 Chiliens et Français, dont l’Alsacien André Ostertag.
Ausortir d’une petite route de terre perdue dans la vallée de Casablanca - une des principales vallées vitivinicoles du Chili située à 75 km à l’Ouest de Santiago - apparaissent les collines granitiques du Secano Costero. C’est sur leurs flancs, dominant un horizon champêtre truffé de cactus, que quatre passionnés du vin ont planté les 5,5 hectares de Pinot Noir qui donnent le vin Montsecano. «Il est né d’une rencontre avec trois amis, précise son œnologue André Ostertag, célèbre vigneron d’Alsace. Je pense qu’un vin naît toujours d’une amitié avant tout.»
C’est l’actuel directeur de la société, Julio Donoso, photographe chilien qui a vécu exilé en France, qui, il y a sept ans, propose l’idée folle d’une vigne au bout du monde à André, séduit par le projet et le terrain. S’associent financièrement un autre photographe chilien qui vit, lui, en France, Álvaro Yáñez, et le chef d’entreprise Javier de la Fuente.


Cave de Montsecano créée par Marc Nomblot

«C’est un petit projet artisanal, inhabituel au Chili, précise Julio Donoso, les yeux brillants, puisqu’il respecte les courbes de niveau et que sa densité est le double de celle normalement appliquée ici. Nous avons entre 7.800 et 8.300 pieds à l’hectare». Une vigne plus bourguignonne que chilienne donc, pour un vin rare. Sa production ne dépasse pas les 5 000 bouteilles à l’année, principalement exportées au Brésil et en Finlande. Son taux d’alcool est également bien inférieur à celui des vins chiliens: 12,7%.




Vigne Montsecano
Fundo El Refugio
Estero Las Dichas
Casablanca - CHILI
Tél.: +56 2 819490995

www.montsecano.com

Julio Donoso

Situé à 10 km seulement de l’océan Pacifique, son terroir bénéficie de brouillard le matin, d’ensoleillement l’après-midi, d’une très grande amplitude thermique et de vent. «Ce qui nous évite bien des maladies comme l’oïdium», précise Julio. Des caractéristiques climatiques qui comptent d’autant plus qu’on n’emploie ici ni pesticide, ni herbicide. Tout fonctionne en biodynamie. «Nous suivons le calendrier de l’école de Rudolf Steiner, établi par le Colombien René Piamonte, explique Julio,
et le calendrier des marées pour la mise en bouteille»
. Le domaine produit aussi son propre compost dans lequel sont introduites, à dose homéopathique, les préparations biodynamiques afin de vivifier les sols.
Dans la même philosophie, Montsecano emploie des ouvriers un peu particuliers. Il y a la jument Marguerite chargée de labourer le vignoble, pour éviter les émissions de carbone générées par les tracteurs. Les alpacas qui «nettoient» la vigne en automne, hiver et au début du printemps, avant que les bourgeons n’apparaissent. «Et les canards qui, eux, mangent les parasites», ajoute Julio. Quant à la vinification, elle se fait en partie dans les cuves de béton en forme d’œuf créées par Marc Nomblot. C’est lui aussi qui a imaginé la cave, creusée à flanc de colline et ovoïde évidemment.
Claire Martin

L'alpaca fait partie des ouvriers dans ce type de vignoble.