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TOSCANE : à la recherche du Sangiovese

05/10
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Monde Toscane




TOSCANE : à la recherche du Sangiovese

Bien sûr, je connaissais la Toscane pour y avoir déjà visité pas mal de grandes caves aux noms prestigieux. Et j’avoue que je n’étais à priori pas très chaud à l’idée de voyager cet hiver par monts et par vaux et dans un minibus en compagnie d’autres journalistes et sommeliers. Puis j’y suis allé, la fleur au fusil, cédant aux appels de ma chère Italie et de mon cher Sangiovese. Tout compte fait, ce fut un voyage enrichissant, organisé de mains de maître par la Fédération Internationale des Journalistes et Écrivains du Vin avec l’appui de Filippo Magnani, oenophile toscan aux allures de rock star, maître de joyeuses tournées gourmandes (www.fufluns.com). J’en ai profité pour demander l’avis d’un sommelier belge, Andy de Brouwer car, chez lui, on semble redécouvrir avec bonheur les charmes du Sangiovese. Celui-ci a bien failli, à la fin du siècle dernier, se faire voler la vedette par le Cabernet Sauvignon et le Merlot largement utilisés – et fortement médiatisés – par les promoteurs d’une vogue qui tient encore pour des vins souvent bodybuildés que les critiques américains se sont empressés d’appeler «Super Toscans».


Tenuta Greppo


Bureau chais Biondi Santi

« La dégustation qui m’est restée le plus dans l’esprit est celle du Domaine Caparsa. Perdu au milieu des collines du Chianti avec 12 ha de vignes, Paolo Cianferoni, un brin écolo, est un puriste du sangiovese. On le sent dans le « Doccio a Matteo » 2003 ; l’année de la canicule a eu de l’influence sur le vin dans quasiment tout le continent. Le Sangiovese planté en altitude apporte la juste acidité à ce vin d’une riche complexité, axé sur les arômes animaliers. Le fruit est mûr. On devine la présence de petites cerises du Nord noyées dans l’eau-de-vie comme au temps de ma grand-mère. J’ai appris grâce à Paolo que le Sangiovese de bonne provenance aime se faire attendre : les tannins s’assouplissent et l’acidité naturelle conserve le vin. Pour l’accompagner, je vois un perdreau en feuille de vigne et son jus de déglaçage parfumé d’un petit trait de Cognac accompagné de quelques airelles sauvages et d’une compote maréchale de fines tranches de pommes ». À noter aussi, un blanc 2008 très réussi, mi Trebbiano, mi Malvasia. (www.caparsa.it).

Les autres vins remarqués au cours de ce voyage sont :

- Rosso di Montalcino 2006 «La Caduta» et Brunello di Montalcino 2004 de Caparzo (www.caparzo.com).
- Rosso di Montepulciano 2007 de Il Conventino (www.ilconventino.it).
- Brunello di Montalcino 2004 «Manachiara» de Silvio Nardi (www.tenutenardi.com), mon coup de coeur d’un excellent rapport qualité-prix.
- Brunello di Montalcino 2004 «Annata» et 1983 « Riserva » de Tenuta Greppo (www.biondisanti.it), le plus onéreux de tous.
- Vino Nobile di Montepulciano 2006 de Il Greppo (www.ilgreppo.it).
- Vino Nobile di Montepulciano 2006 de Avignonesi (www.avignonesi.it).
- Chianti Classico 2006 «Bellavista» de Castello di Ama (www.castellodiama.com), le plus joli nez.
- Chianti Classico 2007 «Berardenga» et IGT Toscana 2005 «Fontalloro» de Félsina (www.felsina.com).
- Chianti Classico 2006 et IGT 2006 «Flacianello» de Fontodi (www.fontodi.com).
- Chianti Classico Riserva 2006 de Tenuta la Novella (www.tenutalanovella.com), propriété d’un français conseillé par Stéphane Derenoncourt.
- Chianti Classico 2006 «Castello di Fonterutoli» de Mazzei (www.mazzei.it).
- IGT Toscana 2005 Villa Antinori et 2006 «Tignanello» d’Antinori (www.antinori.it).

Michel Smith