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Pays d'Oc IGP : Interview des Présidents

07/12
France

France Montpellier

Interview des Présidents

Jardin des Sens - Montpellier 23/04/2012


Extrait des propos recueillis par SommelierS International auprès d'Olivier Simonou, Président de l’Interprofession des Vins Pays d’Oc IGP (Inter Oc), et de Jacques Gravegeal, Président du Syndicat des Producteurs de Vin de Pays d’Oc.
SommelierS International : Vous êtes respec­-tivement Présidents d’Inter OC et de l'ODG qui défend Pays d’Oc IGP. Pouvez-vous préciser ce qu’est l’Indication Géographique Protégée ?

Olivier Simonou :
L'IGP est une Indication Géographique Protégée qui consiste à produire des raisins sur une aire d'appel­lation bien délimitée, selon un cahier des charges précis et qui fait l'objet d'une traçabilité et d'un contrôle total, à la fois sur la géographie et sur la qualité des produits.
Jacques Gravegeal : La région IGP comprend les 5 départements du Languedoc-Roussillon et une partie de la Lozère. Comme le soulignait Olivier, nous sommes tous deux régis par des cahiers des charges précisant les conditions de production, les cépages qui doivent entrer dans la revendication, les volumes, ainsi que la qualité.

SI : Vous prônez la diversité. En quoi Pays d’Oc IGP peut-elle s’en revendiquer ?

OS : La diversité du Pays d'Oc peut s'inscrire selon plusieurs axes. C'est d'abord un territoire qui s'étend de Perpignan jusqu'à Nîmes. Il compte par conséquent un grand nombre de terroirs différents, depuis les coteaux jusqu'aux zones plus maritimes. Mais nous avons aussi plus d'une cinquantaine de cépages qui sont autorisés à revendiquer le label. Et ensuite cette diversité s'exprime aussi à travers ses producteurs : vignerons, caves particulières, coopératives…

Florence Barthes, Jacques Gravegeal, Olivier Simonou, Linda Filone


SI : On sait que Pays d’Oc IGP est choisie par beaucoup d’entreprises et de vignerons et qu’elle pèse près de 6 millions d’hectolitres. Comment segmentez-vous une telle gamme ?

JG : Nous avons choisi à un moment de donner les moyens aux consommateurs de s'y retrouver en leur apportant des repères. Nous avons mis en place d'abord Collection, l'élite, le haut de la pyramide, qui représente un peu moins de 10 % du volume produit.

Puis nous avons un segment important au milieu, celui de Séduction (environ 3,5 millions d’hecto). Enfin, l'entrée de gamme qui fait à peu près 1,5 millions d'hecto. Nous avons ainsi 3 “strates”.
Les dégustateurs, on le voit maintenant au travers de leurs commentaires, arrivent à apprécier cette segmentation. Elle permet également de donner une identité plus forte, une territorialité, permettant une meilleure reconnaissance par les consommateurs.

SI : Pays d’Oc IGP s’est engagée dans le développement durable. Qu’avez-vous fait, depuis combien de temps et où en êtes-vous aujourd’hui?

OS : Le développement durable est devenu, depuis trois ans maintenant, un axe de travail important pour le label Pays d'Oc. On a essayé d'avoir une approche très pragmatique et d'éviter la complexité. On a commencé par un diagnostic des pratiques existantes, qu'elles soient empiriques ou reliées à un référentiel. On s'est aperçu finalement que beaucoup de gens s'étaient déjà inscrits, plus ou moins consciemment, dans une démarche de développement durable. Pour encadrer cela, nous sommes en train de constituer une base référente que je qualifierai de basique. L'objectif de l'Interprofession et de l'ODG est de donner aux producteurs ce canevas qui va leur permettre d'avoir une approche encadrée et construite, qui puisse être évaluée, pour que chacun puisse se situer autour de cette démarche-là.
JG : Le durable, c'est l'économie. Sur les intrants, les fongicides, sur l'eau dont nous manquons beaucoup dans la région. L'idée est de rationaliser au niveau de la vigne, des caves, des chais. Le consommateur de demain voudra un produit qui durera. Qui tiendra ses promesses territoriale et qualitative. Si on n'intégrait pas le phénomène du durable, nous serions complètement à côté. J'ai toujours eu à l'esprit que pour gagner il faut marcher ensemble, avec le commerce et la production. S'écouter, s'entendre. Il y a une parfaite osmose entre l'Interprofession et l'ODG. Et ça c'est un gage de réussite dont les consommateurs profitent.

SI : Quelle est aujourd'hui votre bilan ? Comment se placent les vins labellisés Pays d'Oc ?

JG : Nous sommes le seul segment qui progresse. Nous sommes la première région du monde en termes de superficie viticole rassemblée. Avec 3 millions d'hecto à l'export, nous sommes le premier exportateur de France, largement devant Bordeaux. Le marché national représente 3 millions d'hectolitres. Nous avons une progression constante, et ce depuis 25 ans. Nous allons faire cette année 300 à 350.000 hl de mieux.

OS : C'est un label qui est très dynamique. Les vins de l'IGP se placent aujourd'hui parmi les premières rotations en grande distribution en France. Le Pays d'Oc tient aussi une place très importante dans les pays émergents. On met toujours en avant des appellations certes très qualitatives et très prestigieuses, mais Pays d'Oc tient un rang très important dans la consommation, autant quotidienne que pour des événements plus importants à travers les Collections, nos ambassadeurs.




* ODG (Organisme de Défense et de Gestion): Defence and Management Organism