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La semaine des primeurs ? Bordeaux

06/11
Primeurs
Dossier Primeurs 2011 Bordelais

DÉBUT AVRIL À BORDEAUX:

LA SEMAINE DES PRIMEURS

Le 2010 avec des classés, des découvertes, des tops et la nouvelle génération dans les châteaux


Ainsi que : Château FAYAU - Château REIGNAC - Château FIGEAC - Château FRANC MAYNE - Château LE PIN - Château FAYAT
Château HAUT BAILLY - Château LA LAGUNE - Château LABEGORCE - Château FONBADET
Le lundi 4 avril, les papilles étaient en alerte. Les touches d’ordinateurs commençaient à crépiter, les stylos noircissaient les feuilles blanches pour décrire, disséquer le millésime 2010. La grande question était sur toutes les lèvres: le splendide millésime 2009 serait-il supplanté par le 2010? Bordeaux allait-il encore présenter le millésime du siècle?


Dès les vendanges 2010, en observant le climat de l’été et les analyses des baies, une première réponse se faisait entendre… «Certainement très grand». La floraison du Merlot fût gênée par le climat un peu frais et humide de juin entraînant de la coulure, du millerandage et de petits rendements. Malgré tout, le millésime 2010 remplit les cinq conditions sine qua non d’un grand - voire très grand - millésime:
- Une floraison et une nouaison précoces,
- Un stress hydrique progressif provoquant un ralentissement puis un arrêt définitif de la croissance de la vigne pendant la véraison,
- Une maturation complète des cépages par un mois d’août et de septembre chauds et suffisamment secs, sans touffeur excessive,
- Et enfin, des vendanges sereines sans aléas climatiques évitant de redouter la dilution ou la pourriture.



Certes, la contrainte hydrique subie par la vigne fut plus forte et générale dans le vignoble en 2010 qu’en 2009. «Après un 2008 que nous avons un peu sous-estimé, un 2009 plus exubérant et plein d’amabilité, le 2010 présente une structure plus importante,un des millésimes les plus secs depuis 1949!» explique Jean-Pierre Moueix (Etablissements Moueix à Libourne). Cela porte à dire que 2010 se rapproche d’un 2005 par un côté plus classique, notamment pour les vins rouges. Les Cabernet Sauvignon et les Cabernet Franc ont très bien sorti leur épingle du jeu. Un avantage certain: des pépins moins nombreux dans les baies, mûrs, limitant le risque de dureté ou d’amertume. Aucune préférence entre rive gauche ou rive droite! Les Merlot en moindre rendement mais de très bonne qualité, des Cabernet Franc que certains vignerons n’avaient jamais pensé pouvoir vendanger et des Cabernet Sauvignon qui ont eu tout le loisir de mûrir dans de bonnes conditions. Les couleurs sont profondes, les vins complexes, intenses, denses, aux trames tanniques qui laissent supposer un très grand potentiel de garde.
Les chaleurs diurnes modérées, les nuits fraîches d’août et de septembre favorables à la synthèse des précurseurs d’arômes des Sauvignon et Sémillon, l’acidité conservée, ont créé les conditions idéales de très grands blancs, notamment en Graves et Pessac-Léognan. Le fruit est éclatant et pur, la bouche est suave et complexe. Des vins blancs secs avec plus de fraîcheur et d’équilibre que les 2009. Pour les liquoreux, les petites pluies des 6/7/8 septembre ont été salutaires à l’installation du Botrytis cinerea dont le développement se généralisa à la suite des pluies des 3, 4, 9 et 10 octobre.

D’une concentration moindre que 2009, 2010 se révèle plus aérien, avec des arômes de fruits exotiques et floraux. Des vins plus complexes et expressifs qu’en 2009, offrant élégance et délicatesse en bouche, une liqueur sans opulence soutenue par une belle fraîcheur.

Après trois semaines de dégustation de Château en Château, il nous est apparu que ce millésime était «too much»: degrés d’alcool, acidité plus élevée que 2009, couleurs, tanins. Il demandait une concentration importante à la dégustation par les potentiels qu’il présentait. On notait aussi l’équilibre et le respect du fruit sans jamais, sauf rare exception, rencontrer des vins rouges marqués par l’élevage en barrique.




L’analogie a été rapidement faite entre les binômes 1989/1990 et 2009/2010. Or, le réchauffement climatique, le retour marqué au vignoble et au travail des sols, des rendements plus faibles ces dernières années, des tris plus sélectifs, des vinifications à des températures plus basses ont apporté en 2009 et 2010 plus de précisions pour une plus grande définition des vins élaborés.

On rencontre de grandes réussites dans le Médoc avec d’excellents Cabernet Sauvignon entrant en plus grande proportion dans les assemblages, de superbes Pessac-Léognan blancs plus tendus qu’en 2009, des Sauternes et Barsac plus aériens, moins opulents que 2009. Sur la rive droite, majoritairement Merlot, les rendements étaient inférieurs de 30 à 35 % en volume par rapport à 2009. Nombreux étaient ceux qui affirmaient que jamais ils n’avaient connu une telle qualité des Cabernet Franc: malgré le degré d’alcool assez élevé, la fraîcheur était au rendez- vous. Plus austère à la dégustation en Primeurs, certes mais l’équilibre et le classicisme étaient là avec des trames tanniques puissantes et élégantes: un millésime 2010 pour les amoureux des grands Bordeaux, conforme à une belle image «Bordeaux».

Quant à la fameuse question des prix de sortie, beaucoup murmurent qu’ils resteront dans les mêmes gammes tarifaires qu’en 2009. Certains Châteaux ont commencé leur sortie dans l’optique de Vinexpo qui ouvrira ses portes du 19 au 23 juin à Bordeaux. Le succès de 2009 était tel que 2010 n’a pas besoin d’être trop « poussé » sur le marché.

Pour les 60 marques qui gravitent dans les très hautes sphères de l’univers du luxe, les annonces seront certainement plus tardives, sachant qu’elles doivent prendre en compte: le contexte économique mondial, l’engouement des Chinois pour certaines étiquettes, l’intérêt qu’a suscité le millésime pendant les Primeurs, la fragilité du marché japonais et le contexte politique en Afrique et au Moyen-Orient.

Dans ce système, l’achat primeur reste un acte de confiance en l’avenir, l’espoir toujours de réaliser une affaire à la revente ou encore l’assurance d’un capital gustatif sans faille.

Florence Varaine


BORDEAUX ET BORDEAUX SUPERIEUR

CHÂTEAU FAYAU

LOIN DES PRIMEURS… MAIS PRÉSENTS SUR LES DEUX RIVES




Lors de la semaine Primeurs à Bordeaux, SommelierS International a voulu connaître l’ensemble des aspects et implications de divers opérateurs. Pour cela, nous avons rencontré des propriétaires présents sur les deux rives et non classés, afin d’appréhender la qualité du millésime. Nous nous sommes tournés vers les propriétés «Jean Médeville et fils» dont le siège social et viticole est localisé à Cadillac au Château Fayau, et la production sur une multitude d’appellations. Un domaine viticole acheté par un tonnelier, Jérôme Médeville, en 1826 et qui, du passé au présent, a conquis au fil de sept générations près de 200 hectares dans l’ensemble des couleurs des vins de Bordeaux. Les vignobles «Jean Médeville et Fils» sont présents sur 11 appellations des 60 que compte Bordeaux, rive gauche comme rive droite. A chaque millésime, des innovations, des investissements sont réalisés, comme le Tribaie et bientôt le système Oenoview qui permet la détection par satellite et GPS des zones de production plus ou moins précoces, afin d’affiner les dates de vendanges en fonction de la connaissance des terroirs et de la technicité. L’utilisation d’outils techniques modernes, une gestion parcellaire, une grande réactivité, l’approche terrain et la dégustation par les propriétaires eux-mêmes, sont toujours d’actualité pour élaborer des vins encore plus qualitatifs!
Concernant les Primeurs 2010, voici les propos recueillis auprès de Marc, Jean et Jacques Médeville: «Si l’on parle des rosés et des clairets, ce sont des vins techniques. Nous sommes fiers d’avoir obtenu cette année la médaille d’Argent au Concours Général Agricole de Paris pour notre Clairet «Sensations» 2010 ! Pour les autres couleurs, il faut savoir que la météo a sauvé le millésime. Après le très bel été, les quelques pluies de septembre ont été bénéfiques. Certains ont récolté avant les pluies, et d’autres après… Nous avons préféré vendanger après, pour obtenir des blancs avec un fruité plus mûr, abaisser le taux d’alcool, et atteindre les classiques 12,5 / 13°. Pour les rouges, c’est un millésime très homogène, nous avons 8.000 hectolitres avec une belle fratrie de vins issus de nos propriétés. Un beau millésime à Bordeaux en rouge, c’est avoir du fruit, de la couleur et surtout une belle fraîcheur à l’exemple du 2006, mais avec le charnu en bouche à l’identique des 2005. Depuis que nous suivons la propriété, 2010 est le must que nous ayons élaboré: fruité, intense, profond, frais, sans austérité, élégant. Pour les blancs secs, nous sommes sur une année classique. Que cela soit en appellation Bordeaux ou Graves, nous sommes très satisfaits du millésime.
Concernant nos liquoreux sur Sauternes ou Cadillac, les anciens avaient l’habitude de dire que sur une décennie, trois millésimes étaient remarquables et que seul un traversait le temps, sans jamais dire à l’avance et avec certitude lequel ni pourquoi. 2010 sera certainement celui-ci: des raisins botrytisés et passerillés conservent au vin beaucoup de fraîcheur et une belle complexité aromatique. 2001 et 2007 étaient deux années d’exception, à l’exemple de notre liquoreux en appellation Cadillac, Château Fayau 2007 qui a reçu une médaille au concours de Paris en 2008. Nous tenons-là notre troisième splendide millésime de la décennie!






2010 est un millésime classique pour l’ensemble des vins de Bordeaux, avec plus de complexité, de profondeur, homogène en qualité, tant rive gauche que rive droite, malgré des rendements moindres que prévus. Cette semaine des Primeurs reste virtuelle pour nous et nos appellations. Certes, les Primeurs donnent le LA sur des vins spéculatifs par rapport aux nôtres, mais, indirectement, ils vont orienter les consommateurs et amateurs à nous choisir ou non, par rapport à d’autres appellations.»

Florence Varaine


www.medeville.com




BORDEAUX ET BORDEAUX SUPERIEUR

CHÂTEAU REIGNAC

LE GRAND VIN DE REIGNAC : IL A TOUT D’UN GRAND




Moins de 25 km au nord de Bordeaux, le Château de Reignac, dont l’histoire remonte au XVIe siècle, investit l’une des plus belles croupes argilo-graveleuses sur la partie haute de Saint-Loubès. Une vaste propriété de 135 hectares dont seulement 80 plantés avec une majorité de Merlot, complétée par du Cabernet Sauvignon et un peu de Cabernet Franc. Pour la partie vignes blanches, sur 2 hectares, le Sauvignon se taille la part du lion (60 %), associé dans les assemblages au Sémillon.
Au sommet du vignoble, les graves profondes sont constituées de galets et de graviers datant du Quaternaire; sur le coteau, la molasse du Fronsadais offre des faciès argileux; enfin plus au sud, les marnes et le calcaire dur de Castillon sont présents. Depuis 1990, Yves et Stéphanie Vatelot, nouveaux acquéreurs du domaine, n’ont eu de cesse de rénover les bâtiments, d’expérimenter et de mesurer le potentiel fabuleux du terroir. En 1993, Yves Vatelot, très créatif et passionné de bateau, fait construire un lac sur la propriété pour son agrément, certes, mais aussi comme moyen de protection contre les gelées. Dès 1996, naissance et reconnaissance du Grand Vin de Reignac par R. Parker et le Grand Jury Européen! Les millésimes se succèdent et la notoriété du Cru s’installe.
En 2002, une nouvelle étape est franchie avec l’achat de 3 hectares sur argilo-calcaire et la création de la cuvée Balthus, vinifiée dans des barriques selon une méthode brevetée par Yves Vatelot, qu’il étendra ensuite à une partie des vins de Reignac. En blanc comme en rouge, les vendanges sont manuelles.
Les vinifications en rouge restent traditionnelles. Les fermentations malolactiques s’effectuent en barriques neuves avec bâtonnage des lies par rotation, apportant naturellement un certain velouté au vin. Pour la cuvée Balthus, vinifiée totalement en barrique neuve, le secret de fabrication permet l’entonnage direct de la vendange, et ce pour 35 jours en 2010… Ce qui a permis l’extraction souple des tanins par simple rotation, l’écoulage et la récupération du marc pour le pressoir avant l’élevage. On obtient, sur le superbe 2010, une palette aromatique complexe, onctuosité, volume et une belle trame en bouche.

Les vins blancs de Reignac, quant à eux, suivent la méthode bourguignonne. Reconnu par les dégustateurs émérites et les amateurs éclairés, le Grand Vin de Reignac représente 50 hectares de la production. Depuis 2007, il est complété par son second, nommé simplement Château de Reignac et par la cuvée Balthus, un 100 % Merlot avec une moyenne de 15 hectolitres à l’hectare. Grâce à un travail de fond, une équipe polyvalente et motivée et un propriétaire créatif dans l’âme, on aboutit à une dégustation à l’aveugle du Grand Jury en 2001 qui prime Reignac comme 5ème meilleur vin du monde en rapport qualité/prix, derrière d’illustres classés. Puis, un peu plus tard, le Château et son propriétaire sont mis en scène dans le manga n°21 de la série « les Gouttes de Dieu »!
L’actualité continue toujours à Reignac avec un superbe 2010, un projet d’encépagement supplémentaire de 2 hectares et une plantation de bambou pour améliorer le traitement des effluents vinicoles.

Florence Varaine

wwww.reignac.com



RIVE DROITE - SAINT-ÉMILION

CHÂTEAU AUSONE

PREMIER GRAND CRU CLASSÉ

Du luxe à la réalité des crus




Chacun d’entre nous a toujours rêvé d’entrer dans l’univers du Château Ausone, de découvrir ses caves souterraines et le secret d’un Premier Grand Cru Classé A de Saint-Emilion, sur un des terroirs d’exception de l’appellation. Depuis 1973, Alain Vauthier officie dans la sphère d’Ausone. Dès 1997, nouvel élan, nouvel essor du vignoble. En 2002, le château s’ouvre à la vie. En 2005, le nombre de maçons surpasse le nombre de vignerons à la propriétéet de nombreux travaux sont planifiés pour créer un environnement dédié à la dégustation, au réceptif, le tout devant être terminé pour Noël 2011… Alain Vauthier, qui suit les travaux et le développement commercial, y veille.

Avec une même recherche d’excellence, de naturel, de respect de la nature, sa fille Pauline le rejoint dès 2005. Après une formation au lycée en agro-alimentaire, suivi d’un BTS viti-oeno, puis d’une expérience en Afrique du Sud, elle prend la direction des 30 hectares de toutes les propriétés de la famille, d’Ausone jusqu’à Château de Fonbel: du luxe à la réalité des crus, tous les domaines sont gérés par la même équipe et dans le même esprit.

Depuis toute petite, Pauline Vauthier s’est passionnée pour l’équitation, et actuellement pour la compétition de saut d’obstacles. Comme dans son travail…

Elle gravit les échelons, s’implique à fond, avec pugnacité et un brin d’obstination. Cet esprit de challenge permanent, tant au niveau équestre qu’au niveau du suivi des propriétés, la motive. «J’ai commencé comme ouvrière agricole. Je suis passée par tous les stades: l’apprentissage du maniement d’un tracteur, d’une pompe, d’un soutirage… bref, un savoir-faire indispensable pour diriger et expliquer les choses les plus simples, ce qui me paraît être une évidence, une force. Mon point faible: la mécanique!» annonce-t-elle, en ajoutant «Ne m’appelez pas Madame la Directrice, je ne suis que responsable technique des propriétés. Nous sommes dans une démarche bio à la vigne, comme au cuvier, y compris sur le choix des matériaux. Au vignoble, certaines zones sont suivies en biodynamie, même si cette démarche ne m’a pas encore convaincue à 100 %. Nous préparons des tisanes, des préparations 500 et 501. Nous respectons, pour certaines tâches, le calendrier lunaire… mais de là à passer en biodynamie sur Ausone en totalité… laissez-moi un peu de temps. Dans cet esprit, nous avons repris un cheval de trait cette année sur un hectare, ce qui a un côté très affectif car Marius conduisait sa percheronne sur les 7 hectares d’Ausone, il y a encore peu, et… je suis cavalière».






Concernant les Primeurs: 2010, 2009 ont chacun leur style à Ausone. «Le 2010se révèle plus riche, plus structuré, plus alcooleux (14,5°), avec plus d’acidité, bref, un peu plus de tout mais parfaitement en équilibre. Ce sera réellement un vin de très longue garde. Nous avons eu la chance d’avoir trois beaux millésimes depuis 2008» affirme-t-elle.

Avec ces trois beaux millésimes, les sirènes chinoises pourraient chanter à Ausone…

«Certes, la Chine est un marché où il faut être. Mais, concernant Ausone, nous n’avons pas un volume suffisant (18.000 bouteilles) pour fournir la demande. Pour les autres crus, nous nous implantons avec les négociants de Bordeaux. Nous avons toujours travaillé avec le négoce bordelais, car comme le dit mon père: à chacun son métier. Nous sommes vignerons, nous avons besoin des négociants pour vendre nos vins. Qu’il s’agisse de la Chine ou d’autres pays, nous devons être vigilants sur les risques de contrefaçon. Depuis 2005, nous avons instauré un système de traçabilité ultraperformant sur chaque bouteille d’Ausone, qui évolue chaque année et dont je suis la seule à connaître les détails. Pour les autres vins, le système est plus classique. Cela représente un coût certain mais nous nous devons d’être irréprochables de la vigne à la bouteille, par respect pour nos clients» explique Pauline Vauthier.




Enfin, pour coller à l’actualité du moment, revenons sur le classement…

«Je trouve dommage d’en être arrivé là. Nous avons, d’un certain côté, perdu toute crédibilité depuis la suspension. Les règles étaient claires et les mêmes pour tous depuis 1955. Nous savons que tous les dix ans, et pendant dix ans, il faut être au top, car il y a évaluation. Pour Ausone, nous avons fait nos preuves, classement ou non, cela ne changera pas les choses. Sa réputation nous permet aussi, par exemple, de mieux vendre Moulin Saint-Georges, un Saint-Emilion Grand Cru: notre travail paye et est reconnu. Mais, pour l’image de Saint-Emilion s’est dommageable. »

D’un univers du luxe à des propriétés plus classiques en Saint-Émilionnais, Pauline, comme son père, désire préserver cet esprit familial «Château», qui est aussi rattaché à l’âme de Saint-Emilion et à la structure historique du vignoble.






www.chateau-ausone-saint-emilion.com

RIVE DROITE - SAINT-ÉMILION

CHÂTEAU ANGÉLUS

PREMIER GRAND CRU CLASSÉ

Tout Bordeaux en 2010 est un régal




Hubert de Boüard a pris les rênes de la propriété à la suite de son père dans les années 80. Il n’a cessé depuis de l’élever à un niveau qualitatif indéniable. Certains, au départ, l’avaient catalogué «faiseur de confiture de merlot marquée par le bois». Son style, son palais, sa connaissance du terroir ont affiné les tenants et aboutissants. Et malgré les critiques, certains millésimes de son début de «carrière» tiennent toujours la route pour le plus grand plaisir des dégustateurs. Création d’un style, régularité dans la qualité du grand vin, bonne appréhension des terroirs, lui ont permis de comprendre les vins vinifiés sur les deux rives. Consultant, H. de Boüard suit les millésimes de 32 propriétés, y compris familiales, au travers de sa société «Hubert de Boüard Consulting». Cette dernière est complétée par un laboratoire d’œnologie. «La structure est composée de mon fils Mathieu, de Philippe Nunes, collaborateur œnologue et actionnaire, et de moi-même. Nous avons en projet l’arrivée de ma fille Stéphanie qui vit actuellement à Londres. Elle viendra nous rejoindre pour développer la partie communication à l’intérieur du consulting et créer des événements pour l’ensemble des clients de la société» explique-t-il.

Côté actualité, Hubert de Boüard caractérise le 2010 comme un grand millésime classique, qui se différencie du 2009 par la climatologie et le profil des vins. «Ce n’est pas meilleur. Peut-on dire qu’un Matis est plus beau qu’un Miro?… cela reste très suggestif! Ce sont deux styles différents: le 2009 est plus baroque, exubérant, et le 2010, très œcuménique, offre beaucoup de pureté, de fraîcheur et de maturité. Ce dernier donne des vins superbes en blanc, avec pour exemple les Châteaux de Fieuzal ou de Chantegrive. Un excellent millésime, voire même l’un des plus beaux millésimes à Chantegrive (AOC Graves) en rouge. Nous avons vendangé tardivement et la différence se remarque par la prise de bois selon les entonnages, notamment pendant la semaine Primeurs.» confirme-t-il.

Un millésime avec lequel les consommateurs pourront, selon leur pouvoir d’achat, se faire plaisir - dès 5 euros - dans l’ensemble des appellations, ou envie sur de très grands vins. Sur le 2010, Bordeaux reste la région du monde la plus attractiveen termes de gamme, de prix et de qualité!






«Concernant Château Bellevue, racheté depuis trois ans, j’ai plaisir à fouler son sol au grand potentiel sur lequel nous avons entamé un gros travail de restructuration du vignoble. L’encépagement est très vieux et a souffert. Nous pouvons vinifier un pur Merlot à 98 % sur des calcaires! Ne me dites pas que Château Bellevue ressemble à Angélus: les vins sont radicalement différents! Le style de Bellevue plaît aux puristes Saint-Emilion, la notion de terroir et de cépages font les grandes différences. » affirme Hubert De Boüard, et d’ajouter… «Le 2010, reste LE plus grand millésime de Cabernet Franc depuis mes débuts. Entre les rendements et la sélection, nous aurons moins de grand vin qu’en 2009. J’aurais aimé faire un 60 % Cabernet Franc pour le grand vin d’Angélus, mais je me dois d’être garant de son âme et de son style. Pour l’élevage d’Angélus, nous sommes toujours à 100 % de barriques neuves. Certes, j’ai pu être critiqué pour mes vins un peu marqués en Primeurs par le bois, mais avec des mises en barrique extrêmement précoces (fin octobre), nous avons un boisé bien intégré et élégant».



SommelierS International a voulu connaître la position d’Hubert De Boüard concernant l’actualité du classement des vins de Saint-Emilion: «Il devrait être rapidement signé par le Ministère de l’Agriculture. Il y aura un classement, même si celui-ci aura été organisé et revisité dans l’urgence. La forme étant parfois mal comprise, l’INAO et notre commission ont travaillé à une meilleure compréhension du règlement afin qu’il soit mieux appréhendé par l’ensemble des viticulteurs et postulants. Aujourd’hui, nous avons fait un appel d’offres dans le but de recruter un organisme indépendant pour les dégustations et le contrôle des dossiers. J’espère conserver une certaine sérénité et - soyons optimistes - voir ce nouveau classement entériné à l’automne 2012. »

Il fallait revoir les préceptes du classement, parfois expliquer certains points, parfois ajouter des contraintes (15 millésimes en dégustation à l’aveugle pour les 1er GCC, un minimum de 50 % de grand vin élaboré à chaque millésime), en gardant l’esprit d’émulation. Malgré les réticences de certains, les règles seront identiques pour chacun et si, par contestation, une propriété venait à dénoncer le classement, seul le dossier du domaine en question serait examiné à nouveau, sans pour autant annuler ou suspendre l’ensemble du classement.



www.angelus.com

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CHÂTEAU FIGEAC

PREMIER GRAND CRU CLASSÉ

Une vision à long terme




Situé sur la partie graveleuse à l’extrême ouest du plateau (60 hectares sur les 5.565 de l’AOC), l’un des plus grands domaines de la commune de Saint-Emilion avec ses 40hectares de vignes, Château Figeac a un encépagement complètement différent des Saint-Emilion classiques : 70%de Cabernet (moitié Cabernet Franc, moitié Cabernet Sauvignon) et seulement 30 % de Merlot. Cette «atypicité» fait dire de lui qu’il est «le plus Médocain des Saint-Emilion». En 2010, il fut endeuillé par le décès de Thierry Manoncourt, homme d’une grande classe et fervent défenseur de Saint-Emilion. Son œuvre et sa vision se poursuivent dans les vins suivis par son gendre Eric d’Aramon, avec la nécessaire évolution des styles de consommation, cependant sans concession aux modes. Monsieur Manoncourt était aussi un homme extrêmement prévoyant : «Dès 1992, il avait fait modifier les statuts de la société pour y faire entrer ses quatre filles, dont Laure, mon épouse, qui est très présente sur la propriété, pour que sa succession se déroule dans les meilleures conditions» explique Eric d’Aramon.

Celui-ci s'occupe de Figeac depuis plus de 20 ans déjà et signe complètement les millésimes depuis 1998 avec l’équipe en place et les conseils de Gilles Pauquet, l’œnologue conseil. «Mon beau-père et moi avions défini un style de vin. L’âme du vin de Figeac est avant tout une grande élégance, de la finesse et une certaine buvabilité, pour le plaisir. Il faut que nos vins puissent répondre aux attentes de consommateurs aimant le classicisme d’un grand dîner, nappe blanche et belle gastronomie, mais aussi à ceux qui aiment prendre un verre de Figeac à l’apéritif. Un millésime comme 2001, par exemple, se prête au jeu! Nous travaillons ainsi sur des vins plus colorés, la qualité des tanins et l’expression fruitée. Nous avons la chance d’avoir des vins accessibles dans leur jeunesse possédant en même temps une capacité de vieillissement extraordinaire » précise-t-il.







Depuis 2010, Figeac a entamé de grands travaux: la transformation des anciennes écuries en bâtiment abritant des bureaux, une salle de réunion et une de dégustation. En bas du château, un bâtiment agricole est en construction pour installer matériels et véhicules de la propriété. A cela s’ajoute un système de récupération des eaux usées pour ne plus avoir aucun rejet de produits phytosanitaires à Figeac. Une troisième tranche est envisagée pour la rénovation des chais en passant de 10 cuves à 18 cuves plus petites et affiner le parcellaire, avec l’avantage à moyen terme de récupérer le cuvier de bois pour le transformer en zone de réception.

«Concernant le 2010, ce serait mentir de dire que je ne suis pas satisfait de notre millésime! A cause de la coulure sur les merlots, le volume est moindre. Nous sommes à 33 hectolitres/hectare au lieu des 40 habituels. Le 2009 est plus chaleureux, flatteur, élégant. Le 2010 est très différent grâce à des Cabernets Francs tout simplement extraordinaires qui lui donnent davantage de réserve, une trame tannique fine, délicate et des arômes aériens. Ce millésime est un grand millésime de Figeac, très classique avec un tiers de chaque cépage dans l’assemblage et un taux d’alcool élevé de 13,75° qui ne marque pas la bouche, équilibrée par la fraîcheur des Cabernets.»

L’actualité 2010 étant riche à Figeac, mais aussi dans l’appellation, SommelierS International a voulu connaître l’approche du millésime 2010 et la vision du «futur, nouveau» classement:

«Je suis perplexe devant ce nouveau règlement. Il n’est toujours pas validé par le Ministre, matériellement, je ne vois pas comment nous pourrions publier les résultats aux vendanges 2012. Classé ou pas classé, je continuerai à travailler selon les mêmes principes. Il est dommage que certains aient confondu examen et concours depuis que nous avons mis un numerus clausus, en 1984. L’ancien règlement était bien: il aurait fallu simplement le faire évoluer. J’ai des doutes sur la commission mise en place, composée de dégustateurs extérieurs à Bordeaux, et aussi sur le fait de donner 50 % de la note à la dégustation et de prendre en compte la réputation du cru qui reste d’une grande subjectivité: on oublie trop vite la notion ‘adéquation terroir/cépage’. Dans l’esprit d’un examen comme l’était à la base l’ancien règlement, seuls les mécontents auraient dû être reconsidérés, sans malmener l’ensemble des propriétaires qui, eux, acceptaient les règles. C’est dans l’air du temps d’attaquer pour n’importe quoi. Prenons un exemple: mon fils rate son Bac pour une mauvaise note. Mécontent je porte plainte. Croyez-vous sérieusement que je puisse annuler tous les Baccalauréats de France? Saint-Émilion a besoin d’avoir un classement. C’est un point de repère pour les consommateurs et je suis pour un classement et une émulation visant l’ensemble des châteaux, et permettant de tirer l’ensemble des Crus vers le haut. Il me semble dangereux de travailler dans l’urgence…» commente Eric d’Aramon.

Pour revenir à des considérations plus terrain/terroir et aller toujours de l’avant, Eric d’Aramon et sa femme viennent d’acheter une propriété de 21 hectares à Grézillac, en Entre-Deux-Mers : le Château de Mouchac. Tout en projetant une restructuration totale du vignoble, ils ont prévu cette année un premier millésime en bordeaux rouge. Mais d’ici à 3 ans, les 6 hectares plantés en blanc permettront d’avoir deux couleurs. Un nouveau challenge!


www.chateau-figeac.com

RIVE DROITE - SAINT-ÉMILION

CHÂTEAU FRANC MAYNE

GRAND CRU CLASSÉ

Vin et hôtel de charme




Avant d’arrivée par la route du haut à la cité de Saint-Emilion, vous ne pourrez manquer sur votre droite l’entrée du Château et le Relais Franc Mayne. Deux entités, l’une viticole et l’autre un hôtel de charme. Le vignoble de 7 hectares d’un seul tenant entoure le château situé sur la côte de Franc, à laquelle il doit son nom et son terroir très typique de Saint-Émilion. 90 % de Merlot et 10 % de Cabernet Franc plon­gent leurs racines dans un sol essentiellement argilo-calcaire, complété par un peu de molasse et de sable en bas de la propriété. Sous la partie haute se trouvent deux hectares de galeries souterraines, anciennes carrières d’extraction de pierre, dont une fraction est aménagée en chai à barriques.

Déjà propriétaires de Château de Lussac et Château Vieux Maillet, Griet et Hervé Laviale ont repris en 2005 le Château Franc Mayne, Cru Classé de Saint-Émilion, et ont planifié d’importantes transformations dès 2006: la rénovation totale du cuvier parcellaire avec des cuves bois et des cuves inox permettant un travail par gravité, installation complétée par un chai de première année très contemporain. Un investissement qui s’est révélé très adapté pour exprimer les caractéristiques et le potentiel du millésime 2010. Gravité, macération à froid, pigeage et remontage, fermentation à 28°.






Les vins sont ensuite entonnés à 85 % en barriques neuves, qui malgré tout ne marquent pas les vins dégustés en primeur. Ceux-ci offrent un nez très fruité avec une touche empyreumatique, une certaine suavité en bouche, des tanins polis et une belle longueur. Le seul bémol en 2010 pour ce Cru Classé de Saint-Émilion: des rendements de 25hl/ha seulement!
Le site, les carrières souterraines, la voie gallo-romaine que les pèlerins de St Jacques de Compostelle empruntaient et le Relais de Poste datant du 16ème siècle incitèrent les propriétaires à valoriser les lieux pour accueillir comme il se doit des amateurs du monde entier dans un univers oenotouristique haut de gamme. Dans cet esprit, le Château Franc Mayne, maison girondine typique du 18ème, a été totalement rénové et person­nalisé. Le bâtiment en U construit en pierres calcaires extraites de la roche mère de Saint-Émilionest devenu un hôtel de charme de douze chambres à la décoration thématique, un salon, une salle de billard et une piscine naturelle pour la détente au cœur du vignoble. Il est possible d’organiser dans la salle à manger du Château, pour un petit nombre de convives, un déjeuner ou un dîner prestige agrémenté des vins des trois propriétés. Dès cet été, les visiteurs pourront découvrir le nouveau circuit de déambulation dans les carrières, totalement inédit.

Une alliance réussie entre architecture, design, technicité et professionnalisme tant sur la partie réceptive que viticole.






www.chateaufrancmayne.com

RIVE DROITE - SAINT-ÉMILION

Château Haut-Segottes

GRAND CRU

Discret et sincèrement Saint-Émilion



Danielle Meunier a reçu SommelierS International avec un sourire discret, en toute amabilité, dans sa propriété superbement située sur le plateau de Saint-Émilion (celui de Figeac et de Cheval Blanc): Château Haut-Segottes.

Depuis 1850, les successions et les mariages ont permis au Domaine d’atteindre sa superficie actuelle de 9 hectares, répartis sur quatre secteurs, dont la majorité se situe autour du château. Danielle perpétue le travail de quatre générations, toujours attentive aux contraintes comme au potentiel de la nature. En appellation Saint-Emilion Grand Cru, et en adéquation avec le terroir, l’encépagement comprend 60 % de Merlot, 35 % de Cabernet Franc - tout simplement splendide en 2010 - et 5 % de Cabernet Sauvignon. La nature parfois lui impose de ne vendanger qu’un rang ou bien une parcelle. Qu’à cela ne tienne! La face artisanale du métier et la recherche de la meilleure expression du terroir passe par là. Notons que 40 ares de Cabernet Franc datent de 1932!

Aidée de Cyrille Valadier à la vigne et de David Harté aux chais, Danielle Meunier assure à la fois les fonctions de vigneronne et d'œnologued’une propriété qui ne déçoit ..

jamais.

Les vins produits en Saint-Emilion Grand Cru Haut-Segottes (30000 bouteilles) et Clos Petit Corbin (18000 bouteilles) en Saint-Emilion, ont la race incontestable du terroir, idéalement mis en valeur par des vinifications mesurées et un élevage sans esbroufe ni défaut.

«Nos vins se préparent dès la taille, en prenant en compte la réaction de la vigne lors du millésime passé. Ainsi, nous prévoyons et adaptons la taille du prochain millésime. Chaque pied est considéré en tant que tel et nous ne réalisons pas de vendanges en vert, explique-t-elle. Je recherche l’anticipation des choses et j’accepte ce que la nature m’offre. Pour les vendanges, manuelles bien évidemment, nous faisons appel aux services d’une entreprise extérieure par rapport à la taille de notre vignoble et demandons une adaptation au parcellaire de maturité. Je suis mélomane et j’ai l’impression pendant le temps stressant et grisant des vendanges et de la vinification, d’être comme un chef d’orchestre!» Le boisé délicat et l’éducation des vins de Haut-Segottes sont obtenus grâce aux barriques de Vincent Darnajou, fidèle à la propriété et tonnelier artisan dans l’âme. Danielle Meunier aime à dire que dans les années 80, elle a participé à des concours, des dégustations, des salons. Peu à peu, la rumeur a tissé sa toile et l’image de son cru s’est installée: «Une clientèle fidèle de particuliers, de restaurateurs et cavistes en France et à l’export s’est créée. Des relations directes et personnalisées se sont nouées. Moi, je suis tous les jours sur la propriété, ce sont mes vins qui voyagent!». Le classement de Saint-Emilion est sur toutes les lèvres. Danielle Meunier a certes pensé demander son entrée dans les années 90, pour la valorisation de son cru, de son terroir et de son savoir-faire, mais à l’heure actuelle, elle affirme:«Je préfère continuer dans la voie tracée, avec le bon rapport qualité/prix de mes vins, pour ne pas décevoir mes clients très fidèles: la première marche du classement m’obligerait à augmenter sensiblement mes prix…»









hautsegottes@wanadoo.fr

RIVE DROITE - POMEROL

VIEUX CHÂTEAU CERTAN


Au service de la vigne et du vin




Bien entouré de ses voisins que sont la Conseillante, l’Evangile et Pétrus, Vieux Château Certan s’impose comme une valeur sûre. Mais être enraciné sur le fameux plateau de Pomerol ne veut pas obligatoirement dire être au «sommet». Alexandre Thienpont en est conscient et aime à dire que «l’homme doit rester au service du terroir et de la vigne qui s’y enracine». La propriété héritée de son grand-père, Georges Thienpont, était déjà citée en 1785 sur la célèbre carte de Belleyme sous le nom de «Sertan». Actuellement, les 14 hectares de la propriété, d’un seul tenant, s’organisent en 23 parcelles permettant d’affiner la maturité et la vinification pour chacun des lots constitués. «Vivre en symbiose avec ce que la nature m’a offert et comprendre le cycle de la vigne pour amener chaque cépage à son optimum est primordial pour l’élaboration d’un vin de Vieux Château Certan» explique Alexandre Thienpont. Observateur, il joue de l’opportunité des trois terroirs qui s’offrent à lui. Pour 2010, le Cabernet Franc était splendide, mais seuls 8 % des meilleurs entreront dans le grand vin. La propriété présente 30 % de Cabernet Franc, 65 % de Merlot et seulement 5 % de Cabernet Sauvignon. Ce faible pourcentage fait face au Château Le Pin, dont il est copropriétaire et travaille les vignes jusqu’à la maturité des baies. Vendangés à la main, entonnés dans des foudres de chêne, chaque cépage subit une vinification des plus naturelles et traditionnelles qui soient pour valoriser et exprimer le caractère de Vieux Château Certan. Sans produit exogène ni levures, le vin se distingue par une vinification très ménagée en accord avec le ressenti du vinificateur et de la nature. A la dégus­tation, les mots viennent aisément… richesse, subtilité, style, finesse mais avec une certaine réserve. Le vin ne se révèle qu’à travers le temps par des nuances olfactives et une sève singulière en bouche.